Kinepolis: canicule et football vident les salles obscures
Le bel été et le splendide parcours des Bleus comme des Diables rouges n’ont pas fait que des heureux, cette année. Kinepolis a vu ses ventes de tickets se contracter, en juillet, et pas de peu.
Au troisième trimestre, le groupe a recensé 400.000 visiteurs (de 2,02 à 1,63 millions, ou -19,2 %) de moins dans ses salles obscures belges et plus de 200.000 (de 1,63 à 1,41 millions, ou -13,8 %) de moins dans ses complexes français, par rapport à l’année précédente. Heureusement, grâce d’une part à NH Bioscopen, acquis au début de cet exercice, et aux deux complexes Kinepolis Jaarbeurs inaugurés en juin (200.000 tickets y ont été vendus durant l’été, portant le total depuis janvier à un million, aux Pays-Bas) et d’autre part aux cinémas canadiens (qui ont vu déferler non moins de 2,96 millions de visiteurs), Kinepolis a pu publier de bons résultats.
Landmark Cinemas, le deuxième groupe cinématographique du Canada (part de marché de 11%; 317 salles réparties dans 45 complexes), qu’a acquis Kinepolis en décembre 2017, a dopé les chiffres du groupe. Grâce à lui, le plus grand exploitant belge de salles de cinéma a pu accueillir 2,48 millions de visiteurs de plus, au troisième trimestre. Sur l’ensemble de ses marchés, il en a ainsi recensé 8,24 millions. Pour autant, le bénéfice n’a pas augmenté dans les mêmes proportions, sur la période. En cause: la rentabilité des complexes de Landmark, inférieure à la moyenne du groupe parce que la plupart d’entre eux sont plus petits, sont loués et drainent en moyenne moins de visiteurs. Reste donc à la direction à trouver comment y augmenter le chiffre d’affaires (CA) par visiteur, d’autant que Landmark Cinemas s’adjuge 34% (le meilleur taux) du nombre de clients total du groupe (8,59 sur 25,3 millions). Par importance, la part du Canada dans le CA du groupe Kinepolis est la deuxième, et sa part dans le cash-flow d’exploitation récurrent (Rebitda) global, la troisième.
Mi-2018, la progression des ventes de tickets, de 41,5%, s’est traduite par une croissance du CA de 38,5% (passé de 160,1 à 221,8 millions d’euros, dont 60,2 millions ou 27,1% sont à mettre au crédit du Canada) et du Rebitda de 18% (de 44,0 à 51,9 millions d’euros, dont 8,2 millions ou 15,9% du total du groupe sont attribuables au Canada). La marge de Rebitda a reculé de 27,5 à 23,4%: à 1,46 euro outre-Atlantique, le Rebitda par visiteur est sensiblement inférieur à la moyenne du groupe. Le Rebitda moyen par tête a dès lors baissé de 3,74 à 3,04 euros. Kinepolis a donc pour défi de l’augmenter au Canada. Lors de la présentation des résultats semestriels, en août, son CEO, Eddy Duquenne, s’est montré optimiste quant au potentiel d’amélioration.
Au 30 septembre, la dette financière nette avait légèrement augmenté par rapport à fin juin (305 millions d’euros ou 2,67 fois le Rebitda, au 30 juin).
Conclusion
Kinepolis demeure l’une de nos actions favorites dans une perspective à long terme. Nous pourrons peut-être enfin prendre une position, dans le portefeuille modèle, si la correction se poursuit, l’an prochain. Il est trop tôt pour l’affirmer, mais l’acquisition de Landmark Cinemas pourrait se révéler un coup de maître. Si par son biais, le groupe belge produit encore plus de liquidités et voit sa croissance s’accélérer encore, une nouvelle expansion sera possible. Bien qu’en baisse, sa valorisation est encore trop élevée (à près de 13 fois le rapport EV/Rebitda attendu en 2019) pour que nous puissions recommander d’acheter le titre.
Conseil : conserver/attendre
Risque : faible
Rating : 2A
Cours : 51,80 euros
Ticker : KIN BB
Code ISIN : BE0974274061
Marché : Euronext Bruxelles
Capit. boursière : 1,42 milliard EUR
C/B 2018 attendu : 28
C/B 2019 attendu : 23
Perf. cours sur 12 mois : -14%
Perf. cours depuis le 01/01 : -7%
Rendement du dividende : 1,8%
Actions belges
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