KBC: rien de mieux que la prévisibilité

L’une des raisons pour lesquelles le secteur financier n’a pas le vent en poupe est la contraction des marges d’intérêts, elle-même due, entre autres, aux taux pénalisants que la Banque centrale européenne impose aux banques qui lui confient leurs liquidités excédentaires. Dans ce domaine, KBC contrôle davantage la situation.

En présentant quasi systématiquement, depuis plusieurs années, des résultats conformes au consensus, KBC se profile comme une banque européenne de haute qualité. Elle n’a pas dérogé à la règle au 3e trimestre. Alors que les concurrentes qui ont “surpris” par leur actualité ou leurs résultats cette dernière décennie l’ont généralement fait dans le mauvais sens (voyez les derniers trimestres d’ABN Amro), la prévisibilité des résultats de KBC est une excellente chose pour l’actionnaire.

Au vu des difficultés auxquelles est confronté le secteur, les observateurs suivent de très près l’évolution des coûts en son sein, un domaine dans lequel KBC s’est à nouveau distingué. Le groupe a fait couler beaucoup d’encre en septembre, en annonçant son intention de se séparer de 1.400 personnes en trois ans – une restructuration de plus dans le monde financier belge. KBC est un bancassureur hautement intégré, dont la division Gestion de patrimoine (“usine à fonds”) est particulièrement développée. Il est parfaitement positionné en Belgique, mais aussi en République tchèque: sur les neuf premiers mois de l’année, celle-ci a pris à son compte 32,50% du résultat net, celle-là, 52%.

L’une des raisons pour lesquelles le secteur n’a pas le vent en poupe est la contraction des marges d’intérêts, elle-même due, entre autres, aux taux pénalisants que la Banque centrale européenne impose, dans le cadre de sa politique monétaire, aux banques qui lui confient leurs liquidités excédentaires. Dans ce domaine, KBC contrôle davantage la situation. Alors même que dans les circonstances actuelles, un simple statu quopeut être considéré comme un progrès, ses revenus nets d’intérêts s’établissent à 1,174 milliard d’euros au 3e trimestre, contre 1,132 milliard au 2e et 1,166 milliard à la fin du mois de septembre 2018. Ce chiffre est en outre de 2% supérieur au consensus. Le résultat net s’élève à 612 millions d’euros (1,44 euro par action), soit plus de 1% de mieux que les prévisions des analystes (605 millions). Il était, ceci dit, de 621 millions d’euros au 2e trimestre, et de 701 millions au 3e trimestre de l’an passé. Cette baisse s’explique par les résultats en juste valeur et par les résultats du trading, la salle de marché, notamment, ayant échoué à convaincre (les résultats de ces activités traditionnelles peuvent, on le sait, être extrêmement fluctuants). Le groupe achève les neuf premiers mois de l’année sur un bénéfice par action de 4,19 euros, contre 4,54 euros un an plus tôt. Les analystes misent sur 5,74 et 5,72 euros par action pour 2019 et 2020, contre 5,95 euros l’an dernier.

Il est possible d’investir dans KBC directement, mais aussi indirectement, par le biais de KBC Ancora, ce monoholding (il ne détient que des actions de KBC) typiquement belge dont les revenus se composent des dividendes que la filiale paie et fait remonter. KBC Ancora a pour tâche d’exercer un contrôle (conjoint) sur le groupe et d’en garantir l’ancrage – un ancrage toutefois partiel, puisque Ancora ne détient que 18,6% des titres du bancassureur.

Conclusion

A 1,5 fois la valeur comptable et 11,5 fois le bénéfice escompté pour cette année, contre des chiffres de 0,85 et 9,5 en moyenne pour le secteur bancaire européen, le titre peut paraître cher, mais il offre en échange une qualité et une stabilité remarquables. Il est possible de réduire la dépense en investissant dans KBC Ancora, moyennant une décote qui s’élève actuellement à 27%. Après la récente hausse, nous attendrions une correction intermédiaire pour acheter.

Conseil: conserver/attendre

Risque: moyen

Rating: 2B

Cours: 66,74 euros

Ticker: KBC BB

Code ISIN: BE0003565737

Marché: Euronext Bruxelles

Capit. boursière: 27,8 milliards EUR

C/B 2018: 11,5

C/B attendu 2019: 11,5

Perf. cours sur 12 mois: +16%

Perf. cours depuis le 01/01: +18%

Rendement du dividende: 5,2%

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