KBC bénéficiaire, au deuxième trimestre

Dépassant les attentes, le bancassureur a dégagé un bénéfice net de 205 millions d’euros entre avril et juin. La direction a relevé son pronostic annuel en matière de revenus nets d’intérêts.

Ce fleuron belge était parvenu, ces dernières années, à se hisser au rang des grandes banques européennes. Son bénéfice net trimestriel était souvent compris entre 600 et 700 millions d’euros. Jusqu’à la pandémie. Les résultats publiés pour le premier trimestre – dont une perte nette de 5 millions d’euros (-0,04 euro par action)! – avaient suscité une réaction très négative du marché. Le rapport sur le deuxième trimestre a été bien mieux accueilli. Il fait état d’un bénéfice net de 205 millions d’euros (+0,47 euro par action); c’est certes 72% environ de moins qu’au deuxième trimestre de 2019 (745 millions d’euros), mais 37% de plus que le consensus (153 millions d’euros).

Les trimestres se suivent mais ne se ressemblent pas: après le vent de panique qui s’est emparé des marchés financiers en mars, le résultat net des instruments financiers à la juste valeur s’est nettement redressé. Il est passé de -385 millions d’euros au premier trimestre à 253 millions d’euros au deuxième (-2 millions d’euros au même trimestre, un an plus tôt). Les réductions de valeur sur crédits s’étaient limitées à 121 millions d’euros au premier trimestre. Fin mars, la banque les estimait pour l’exercice annuel 2020 à environ 1,1 milliard d’euros et maintient ce scénario de base à l’issue du premier semestre, ce qui est positif. Ces réductions de valeur ont atteint 857 millions d’euros au deuxième trimestre, soit 6% de plus que le consensus (808 millions d’euros). Il s’agit certes d’éléments exceptionnels, mais qui influenceront fortement le résultat de 2020.

Les revenus nets d’intérêts apportent toujours la plus forte contribution aux résultats. A 1,083 milliard d’euros, ils ont légèrement dépassé les prévisions moyennes des analystes (1,07 milliard d’euros), mais sont en recul de près de 6% par rapport au deuxième trimestre de 2019 (1,132 milliard d’euros). Le bancassureur a toutefois relevé de 4,3 à 4,4 milliards d’euros son pronostic en la matière pour l’ensemble de l’exercice; les analystes tablaient sur 4,33 milliards d’euros. Les ratios de liquidité et de solvabilité de KBC restent pour leur part excellents à l’issue du premier semestre et figurent parmi les meilleurs d’Europe.

KBC est un bancassureur très intégré. Son activité de gestion de fortune rencontre un vif succès, si bien que le groupe devient une véritable usine à fonds de placement. KBC suit les recommandations de la Banque centrale européenne et ne versera pas de dividende intermédiaire; il avait déjà supprimé le dividende final de 2,50 euros brut par action au titre de l’exercice 2019. C’est naturellement une déception pour l’actionnaire de référence, KBC Ancora (18,6% des actions), un mono-holding typiquement belge dont le portefeuille est composé exclusivement d’actions KBC et dont la quasi-totalité des revenus provient des dividendes versés par KBC, qui assure une grande partie de l’ancrage du bancassureur belge.

Conclusion

Si la valorisation de KBC a reculé à un peu plus d’une fois sa valeur comptable, elle reste néanmoins plus élevée que celle de ses concurrentes européennes (la moyenne a plongé sous 0,5!). Cette différence nous semble justifiée. En temps de crise en effet, il est judicieux de se concentrer sur la qualité et la solidité des ratios. L’investisseur qui optera pour un placement indirect via la société mère, KBC Ancora, bénéficiera en outre d’une décote de 25 à 30%. Nous attendons une correction sous 44,5 euros (ou 27,8 euros pour Ancora) pour nous positionner.

Conseil: conserver/attendre

Risque: moyen

Rating: 2B

Cours: 50,14 euros

Ticker: KBC BB

Code ISIN: BE0003565737

Marché: Euronext Bruxelles

Capit. boursière: 20,88 milliards EUR

C/B 2019: 11,5 dollars

C/B attendu 2020: 18 dollars

Perf. cours sur 12 mois: -5%

Perf. cours depuis le 01/01: -25%

Rendement du dividende: –

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