Jensen Group
Carnet de commandes décevant
9,79 EUR – 1B Digne d’achat
Jensen Group est parvenu à publier des résultats semestriels convaincants et n’a pourtant pas été remercié en Bourse : son cours a reflué sous 10 EUR. Cette sanction résulte de l’annonce d’une baisse de 34% du carnet de commandes au 30 juin dernier par rapport à 12 mois plus tôt, qui incite la direction à anticiper un chiffre d’affaires (CA) moins élevé au 2e semestre de cette année comparé à la période comprise entre juillet et décembre 2012. L’action avait pourtant pris de la hauteur en réaction à l’annonce, à l’automne dernier, d’une réduction de capital de 12 millions EUR ou 1,50 EUR par action. Jensen Group a dégagé un CA de 123,5 millions EUR sur les 6 premiers mois, soit 6,9% de plus qu’au 1er semestre 2012. Non seulement ce chiffre marque un nouveau record, mais il contraste positivement par rapport à l’évolution des ventes de nombreuses autres sociétés industrielles et confirme l’évolution positive du CA en 2012. Ces quatre dernières années, le résultat net a beaucoup fluctué. En 2010, le bénéfice net avait encore augmenté de 70% par rapport à 2009 (de 5 à 8,5 millions et par action de 0,64 à 1,07 EUR). Mais en 2011, il a plongé de 8,6 à 4,8 millions EUR (-44% ou par action de 1,07 à 0,60 EUR). En 2012, le bénéfice net est revenu au-delà du niveau de 2010, en l’occurrence de 4,8 à 10,5 millions EUR ou par action de 0,60 à 1,31 EUR. Cette fois, sur les six premiers mois, on note une hausse du résultat opérationnel (EBIT) de 21%, à 10,5 millions EUR, et une augmentation du résultat net de pas moins de 42,5% (de 4,9 à 7 millions EUR ou de 0,61 à 0,87 EUR par action). La dette financière nette s’est toutefois alourdie de 1 million EUR, à 11,9 millions EUR. Reste la question d’une offre de rachat potentielle. La famille danoise Jensen est l’actionnaire de référence de Jensen Group, et contrôle la société cotée par l’intermédiaire de Jensen Invest (51,7%). La cotation en Bourse est un fait “historique”. Jensen Group – autrefois connu sous le nom LSG et, auparavant encore IPSO-ILG – s’échange uniquement sur le NYSE Euronext Bruxelles et a dès lors plutôt le statut de “small cap”, avec la faible liquidité qui en découle, même si le groupe est un leader mondial dans une activité de niche. Ceci ne sert évidemment pas sa valorisation. Par ailleurs, Jensen connaît un seul concurrent au niveau mondial, le groupe allemand Kannegieser, qui n’est même pas coté ! Voilà suffisamment d’arguments, selon nous, pour considérer comme irréaliste un scénario de delisting. Jensen Group est donc une société familiale active dans la niche du Heavy Duty Laundry (installations de blanchissage industriel). Kannegieser et Jensen sont environ aussi grandes et dégagent ensemble un CA compris entre 450 et 500 millions EUR, ce qui représente la moitié du marché mondial (900 millions à 1 milliard). Le groupe est donc actif dans des biens d’investissement typiques, un secteur traditionnellement très sensible à la conjoncture. La bonne surprise réside dans la résistance du groupe à la Grande Récession
Jensen Group est une société de premier ordre active dans un marché de niche, avec un actionnaire familial danois et une cotation boursière “historique” en tant que small cap sur le NYSE Euronext Bruxelles. Le 2{+e} semestre sera moins bon que l’an dernier mais le groupe a pris de l’avance sur les six premiers mois. Prévoir un bénéfice par action au moins égal à celui de l’an dernier (1,31 EUR par action) ne nous semble dès lors pas être excessivement optimiste. A un cours inférieur à 10 EUR, le titre capitalise seulement 7,5 fois le bénéfice escompté pour cette année. Même indépendamment de la touche spéculative liée au delisting possible, c’est beaucoup trop peu. Sur cette base, nous réitérons le conseil d’achat (rating 1B) et maintenons l’action en Sélection.
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