Un dividende pour nous aider à patienter

39,50 EUR – 3B A conserver

“Ceux qui investissent dans GIMV seront récompensés pour leur patience”, a déclaré Koen Dejonckheere, CEO de GIMV, dans une entrevue consacrée à Trends. Les investisseurs de GIMV ont déjà dû faire preuve de patience, car son cours a évolué latéralement ces dernières années, en conséquence de quoi l’action est même en retrait sur le reste du marché actuellement. Pour autant, le tableau n’est pas complètement sombre. Les actionnaires peuvent compter sur un dividende brut de 2,45 EUR, portant le rendement dividendaire à plus de 6%. L’action s’est comportée davantage comme une obligation ces dernières années, associée à un coupon généreux. Mais les actionnaires attendent davantage de cette société d’investissement. La société n’a d’ailleurs pas atteint les objectifs qu’elle s’était elle-même fixés : un rendement sur fonds propres d’au moins 10% était son objectif, mais au 1er semestre de cet exercice (du 1er avril au 30 septembre), GIMV a dû se contenter d’un rendement de 2,1%, ce qui reflète le bénéfice net de 21 millions EUR (0,85 EUR par action) sur des fonds propres de 999,3 millions EUR (ou 40,42 EUR par action). L’analyse de ce bénéfice explique le fait que GIMV soit en retrait par rapport au marché. En tant que société d’investissement, GIMV vit des plus-values sur la vente de ses participations. Et d’ailleurs, celles-ci sont enviables : au 1er semestre, les plus-values nettes réalisées ont totalisé 15,2 millions EUR, surtout grâce à plusieurs désinvestissements rentables dans les soins de santé, comme la sortie d’Ablynx. Sur ces participations cédées, une plus-value de 42,9% a été réalisée par rapport à la valeur de marché inscrite dans les comptes du groupe, mais GIMV n’a récupéré de cette manière que la valeur d’achat de ces participations. Et c’est plutôt décevant pour une société qui ambitionne de créer de la croissance et de la valeur. De même, GIMV n’a pas non plus de quoi être fière de ses plus-values non réalisées. Au 1er semestre de cette année, le solde de ces fluctuations de valeur a stagné à 0,7 million EUR à peine, alors que les valorisations de la plupart des sociétés cotées ont progressé favorablement ces derniers mois. C’est ce qui explique essentiellement le retard de l’action en Bourse. Plusieurs facteurs sont à l’origine de la faiblesse des plus-values non réalisées. Ainsi la moindre prestation de plusieurs participations a-t-elle donné lieu à des dépréciations pour un total de 26 millions EUR. La baisse du cours de Bourse de plusieurs participations a également écrémé le portefeuille à hauteur de 9,8 millions EUR. En revanche, plusieurs participations ont été revalorisées par le relèvement d’un “multiple” (comme le rapport cours/bénéfice), ce qui a rapporté 27 millions EUR. La qualité de la plus-value non réalisée n’est donc pas optimale, dans la mesure où c’est un multiple supérieur qui permet la réalisation d’un bénéfice, alors que la moins bonne tenue de plusieurs participations a occasionné une perte de valeur. Cela dit, GIMV applique il est vrai toujours un multiple conservateur (la valeur d’une entreprise est comptabilisée à 5,7 fois le chiffre d’affaires opérationnel ou EBITDA, après une réduction de 24%). La direction a également précisé que la reprise de la croissance en Europe était encore fragile et que les entreprises peinaient encore à maintenir leurs marges à niveau. Il ne reste plus qu’à attendre que la reprise macroéconomique se traduise par une amélioration des résultats opérationnels.

Depuis 2011, les résultats de GIMV sont inférieurs à ses performances historiques et au reste du marché. Le bénéfice par action ne suffit plus non plus à couvrir le dividende. Ce dividende n’est toutefois pas encore menacé, grâce aux liquidités et à la possibilité de payer le dividende en actions. La direction devra malgré tout améliorer ses résultats si elle ne veut pas perdre la confiance de ses actionnaires. Le conseil “à conserver” est donc réitéré (rating 3B).

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