GBL présente toujours une importante décote

Malgré les difficultés, GBL s’en tient à sa décision d’investir dans les leaders de secteurs prometteurs, grâce au produit de la vente de participations historiques au potentiel d’appréciation limité.

La stratégie privilégiée par GBL depuis 2012 peine à convaincre les investisseurs. L’action s’échange toujours 25% environ sous la valeur intrinsèque du portefeuille, ce qui correspond à la moyenne des 10 dernières années. GBL rappelle que cette décote correspond à la valeur boursière des participations dans adidas et Umicore. En vain: la décote a même augmenté ces trois dernières années. Le contraste avec Sofina, par exemple, est frappant – les investisseurs sont si confiants dans son mode de gestion qu’ils sont disposés à payer une prime pour acquérir une participation dans ce holding.

Pour GBL, il n’y a pas là motif à revenir sur sa stratégie. Il s’en tient à sa décision d’investir dans les leaders de secteurs prometteurs, grâce au produit de la vente de participations historiques au potentiel d’appréciation limité. Il a d’ailleurs récemment cédé la dernière tranche de sa participation dans Total au cours de Bourse, ce qui lui a rapporté 825 millions d’euros. L’on a en outre appris la semaine passée qu’il participe, par l’intermédiaire d’un consortium, à une offre sur les parcs d’attractions Parques Reunidos (Bobbejaanland, en Belgique). Il détenait dans ce groupe une participation de 21,5% déjà, dont il n’a toutefois pas pu profiter ces dernières années, à cause de résultats décevants. Mais le holding, qui croit au potentiel du secteur des loisirs à terme, exploite la faiblesse actuelle du cours pour accroître sa participation. Parques Reunidos n’en a pas moins fort à faire pour renouer avec la rentabilité.

Comme pour la plupart des holdings et des investisseurs, l’année 2018 fut extrêmement difficile pour GBL. Son portefeuille s’est déprécié de 14,3% et son cours de Bourse, de 15,5%. L’on se souvient que les tensions commerciales, le ralentissement de l’économie mondiale et les préoccupations au sujet d’une politique monétaire trop restrictive avaient pesé sur les marchés l’an passé. Les résultats opérationnels sous-jacents de GBL se sont, eux, montrés relativement stables. Le résultat net a reculé de 4,53 à 4,18 euros par action, mais les flux de trésorerie, d’où est issu le dividende, ont augmenté de 6,9%, à 2,83 euros par action. Les dividendes perçus augmentent par conséquent bel et bien, même si GBL s’est délesté de Total et d’Engie. Les fonds libérés ont donc été réinvestis.

Avec 97,1 et 88,9 millions d’euros respectivement, le groupe de matériaux de construction LafargeHolcim et le spécialiste des minéraux Imerys sont les plus grands payeurs de dividendes de GBL. Or l’un et l’autre ont été sanctionnés en Bourse l’an dernier, en partie en raison de la conjoncture, qui a affecté leur secteur d’activité, mais aussi de facteurs internes. Il faudra donc du temps avant que le cours de ces sociétés, qui représentent plus du quart du portefeuille de GBL, se redresse.

Reste que l’investissement dans adidas a d’ores et déjà rapporté deux milliards d’euros de plus-value. La participation dans Umicore n’a rien à lui envier, même si le segment batteries pose de sérieux problèmes depuis plusieurs mois. La nouvelle stratégie est donc payante. GBL offre depuis 2012 à l’actionnaire un rendement total de 11,2%, contre 7,6% pour l’indice Eurostoxx 50.

Conclusion

Trop de problèmes affectent les entreprises en portefeuille pour que la nouvelle stratégie mène à une atténuation de la décote sur la valeur intrinsèque. A 3,6%, le rendement du dividende est porté par l’augmentation des flux de trésorerie et un bilan solide. Nous continuons à conseiller de conserver.

Conseil: conserver

Risque: moyen

Rating: 2B

Cours: 85 euros

Ticker: GBL BB

Code ISIN: BE0003797140

Marché: Euronext Bruxelles

Capit. boursière: 14,1 milliards EUR

C/B 2018: 21

C/B attendu 2019: 23

Perf. cours sur 12 mois: -11%

Perf. cours depuis le 01/01: +10%

Rendement du dividende: 3,6%

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