GBL est capable de battre le marché
La question du financement du dividende n’a qu’une importance relative, car les résultats de ses participations devraient continuer à alimenter les revenus du holding, dont le bilan suffit à couvrir un pay-out ratio de plus de 100%.
GBL envisageait-il un nouvel investissement? Souhaitait-il libérer des liquidités pour, anticipant une correction plus nette, exploiter les valorisations tendues des marchés? N’entrevoyait-il plus assez de potentiel dans cette société? Toujours est-il que la cession de sa participation dans Burberry a fait couler beaucoup d’encre. Alors qu’il achète généralement pour longtemps, GBL a cette fois revendu dans l’année, pour 498 millions de livres, la position de 6,6% qu’il détenait dans l’enseigne de mode britannique, encaissant au passage une plus-value de 83 millions de livres – ceci expliquant cela. Que l’on se rassure: le holding ne va pas commencer à acheter et vendre de manière effrénée. Depuis 2012, il vise à créer de la valeur en prenant des participations dans des marques fortes, caractérisées par la croissance de leurs débouchés, des marges susceptibles de s’améliorer et un bilan solide.
Même si cela ne se voit pas toujours dans les chiffres, la stratégie porte ses fruits. Si le bénéfice net est tombé de 233 millions d’euros au premier trimestre de 2017 à 113 millions d’euros un an plus tard, c’est essentiellement pour des raisons comptables: depuis le 1er janvier 2018, les holdings doivent acter leurs plus-values au bilan directement, sans plus passer par le compte de résultat.
Plus importants sont les revenus perçus sous forme de dividendes, sur lesquels pèse toujours le changement stratégique opéré en 2012. La vente des participations dans les français Engie et Total a libéré énormément de capitaux qui ont été réinvestis dans des entreprises de croissance, mais les dividendes ne sont pas encore au rendez-vous. Les liquidités perçues par GBL se sont l’an dernier tassées de 13%, à 427 millions d’euros, alors que le dividende de 3 euros par action (2,4% de plus que l’année précédente) a coûté 484 millions d’euros. Cette question n’a toutefois qu’une importance relative, car les résultats de ses participations devraient continuer à alimenter les revenus du holding, dont le bilan suffit à couvrir un pay-out ratio de plus de 100%.
Ceci étant, l’investisseur compte surtout sur la plus-value, qui lui assure un rendement plus élevé que celui des fonds indiciels classiques. Sa nouvelle stratégie rend GBL capable de battre le marché. La valeur d’actif net a progressé de 11% l’an dernier. Rendement du dividende compris, l’actionnaire a perçu 16,8%, contre 9% pour l’Euro Stoxx 50. GBL a enregistré sur les cinq dernières années un rendement annuel moyen de 13,6% (gain de cours + rendement du dividende), à comparer aux 11,1% procurés par l’Euro Stoxx 50.
La moitié environ de la plus-value non réalisée du portefeuille est attribuable aux investissements effectués depuis 2012, dont ceux, très porteurs, dans Adidas, Umicore et SGS, qui ont mené le bal cette fois encore. Au premier trimestre, la valeur d’actif net a progressé de 1%, alors que l’Euro Stoxx 50 s’est tassé de près de 7%. De l’autre côté du spectre, la participation dans Ontex n’a pas encore porté ses fruits; l’investissement effectué l’an dernier dans le groupe de parcs d’attraction Parques Reunidos peine lui aussi à décoller.
Conclusion
Par l’intermédiaire de GBL, l’investisseur achète un portefeuille diversifié et de qualité, notoirement capable de battre le marché. La décote sur la valeur d’actif net est passée à 24%, pour un rendement du dividende de 3,3%. Nous conseillons toujours de conserver.
Conseil : conserver
Risque : faible
Rating : 2A
Cours : 90,3 euros
Ticker : GBL BB
Code ISIN : BE0003797140
Marché : Euronext Bruxelles
Capit. boursière : 14,8 milliards EUR
C/B 2017 : 20
C/B attendu 2018 : 24
Perf. cours sur 12 mois : +4 %
Perf. cours depuis le 01/01 : +1 %
Rendement du dividende : 3,3 %
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