A conserver

Ces derniers mois, le portefeuille du holding a subi quelques modifications. Ce n’était pas du luxe, dans la mesure où le cours de GBL est resté très en retrait des indices boursiers ces dernières années. Son portefeuille beaucoup trop concentré sur les sociétés énergétiques et de services d’utilité publique (Total, GDF Suez et Suez Environnement) a en effet maintenu le cours à un faible niveau. GBL vise dès lors désormais le “rééquilibre entre la croissance et le rendement, et une nouvelle diversification sectorielle et géographique.” Ce revirement stratégique a produit ses premiers résultats au 1er trimestre, sous la forme d’un dividende de 62 millions EUR du Suisse SGS. La plupart des revenus de dividendes sont cependant perçus seulement au 2e trimestre. Dès lors, les résultats des trois premiers mois ne sont pas vraiment révélateurs. GBL prévoit cette année de verser un dividende en ligne avec celui de l’an dernier (2,72 euros bruts par action). Mais dans la mesure où les participations cotées de GBL ont également bien presté en Bourse, la valeur d’actif net s’est hissée au-delà des 100 EUR par action. SGS, leader mondial dans le domaine de l’inspection et du contrôle, est une importante source de revenus liquides pour GBL pour l’avenir, et peut-être même un pivot dans la vague de consolidation attendue qui devrait toucher ce secteur encore trop fragmenté. L’an dernier, GBL a acheté une participation de 15% dans SGS et payé un prix excessif (13 fois l’EBITDA), alors que la participation dans GDF Suez a été cédée pour à peine 5 fois l’EBITDA, en partie par une obligation convertible. De cette façon, la création de valeur pour l’actionnaire risque effectivement de durer longtemps… La participation dans Total a été légèrement allégée, ce qui a libéré 235 millions EUR. Total demeure cependant une valeur stratégique du portefeuille. Les cash-flows libres devraient s’étoffer ces prochaines années, mais Total a encore peine à mettre en place la hausse promise de la production. En avril, le baron Albert Frère a finalement annoncé une transaction intéressante aux yeux des investisseurs : la fusion entre les sociétés de construction Lafarge et Holcim. Pour GBL, l’importance de cette opération ne peut être sous-estimée, car les 21% détenus dans Lafarge représentent environ un quart du portefeuille de GBL. Cette participation a été accumulée lorsque la situation était plus clémente, de sorte que sa valeur est toujours inférieure au prix d’acquisition. Dans la nouvelle entité, GBL reçoit une participation d’environ 10% et il en sera dès lors le principal actionnaire. Cette opération est logique, vu la surcapacité dans le secteur du ciment. Les avantages d’échelle et le renforcement de son pouvoir de fixation de prix devraient soutenir les marges de la société fusionnée. Lafarge procédait depuis quelque temps déjà à des désinvestissements, assainissements et allègements de ses dettes, et cette fusion doit accélérer le processus. Entretemps, GBL renforce aussi systématiquement sa participation dans Umicore, à plus de 6% en avril. GBL va probablement continuer à accumuler des actions Umicore, même si les derniers résultats ne sont pas convaincants. A long terme, le potentiel de croissance d’Umicore reste cependant intact.

Conclusion

Les actionnaires en reçoivent finalement pour leur argent, grâce à l’opération de fusion entre Lafarge et Holcim. A un cours de 75 EUR, GBL affiche une décote de plus de 25% sur sa valeur intrinsèque, ce qui est en ligne avec la moyenne historique. Le rendement de dividende brut de 3,7% est sûr, grâce aux liquidités perçues sur les participations détenues.

Conseil: conserver

Risque: faible

Rating: 2A

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