Fugro pourrait bien avoir atteint son niveau plancher

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Les investisseurs sauront le 22 février si une amélioration a marqué le quatrième trimestre 2017 de Fugro, et si le prestataire de services pétroliers néerlandais est susceptible de renouer avec les bénéfices cette année – ce qu’anticipent en tout cas nombre d’analystes.

Le titre Fugro a régulièrement plongé ces dernières années. Les résultats du groupe ont souvent déçu, parfois même fortement. Le cours s’inscrivait pourtant au-delà de 60 euros en 2011, et flirtait avec les 50 euros encore à la mi-2014, lors de l’éclatement de la crise dans le secteur pétrolier et des services pétroliers. Il s’est approché à plusieurs reprises des 10 euros ces dernières années, tout en tentant, depuis quelques mois, de repartir en direction des 14 euros. Les investisseurs espèrent qu’il a atteint son niveau plancher. Mais les chiffres les plus récents dont le marché dispose n’ont pas encore pu le confirmer. Le carnet de commandes n’a pas évolué dans le bon sens: il s’élevait fin septembre à 867 millions d’euros pour les 12 mois suivants, soit un recul de 5,6% en glissement annuel (compte tenu de la dépréciation du dollar, car le chiffre publié est de -17,8%) et, surtout, un fléchissement de 8,7% depuis la fin juin. Ce fut une nouvelle désillusion pour le marché.

Le groupe néerlandais réalise 74% de son chiffre d’affaires (CA) dans l’industrie du pétrole et du gaz ; son activité construction et infrastructure compte pour 16%, l’énergie, pour 6% et l’activité minière, pour 2% du CA. Fugro est spécialisé dans la géo-consultance, la topographie onshore et offshore et l’étude géotechnique; il est le numéro 1 mondial incontesté dans le domaine de l’étude géotechnique en eaux profondes, entre autres. L’étude du sous-sol se situe tout en amont de la chaîne d’exploration et de production au sein de l’industrie pétrolière. Trois pour cent du budget total de cette activité lui sont consacrés au sein du secteur. Cette phase étant la plus sensible aux fluctuations du cours du brut, l’érosion de 115 à 30 dollars le baril, entre l’été 2014 et le début 2016 a, il va sans dire, porté un sacré coup aux activités de Fugro et du secteur en général. L’exercice 2014 fut le dernier à être rentable.

La tendance baissière s’est confirmée au premier semestre de 2017. Et le rapport intermédiaire relatif au troisième trimestre fait état d’une nouvelle contraction du CA (-19,5 %), à 364 millions d’euros. En 2014, celui-ci s’établissait encore à 2,6 milliards d’euros ; deux ans plus tard, il ressortait à 1,78 milliard d’euros. Les analystes s’attendent pour 2017 à un CA moindre encore : 1,5 milliard d’euros. Le cash-flow récurrent (qui excepte les éléments uniques – Rebitda) a continué à fondre au premier semestre, passant de 98,9 à 46,6 millions d’euros. En base annuelle, le résultat net s’est pour sa part légèrement amélioré, de -202,1 millions d’euros au terme du premier semestre de 2016 à -96,4 millions. Les analystes s’attendent à une perte nette de 0,95 euro par action, contre une perte de 1,64 euro en 2016 (le titre valait 2,77 euros en 2013). Ils pronostiquent en moyenne un résultat net à nouveau positif cette année.

Conclusion

Chacun attend avec impatience la publication, le 22 février, des résultats annuels de Fugro. A cette occasion, la direction confirmera peut-être l’amélioration qu’espère le marché, et que le groupe pourra renouer avec les bénéfices cette année. A 1,4 fois la valeur comptable, les possibilités de redressement du cours sont bien réelles. Fugro se destine à l’investisseur patient qui peut en outre prendre des risques – car l’accumulation de pertes a sérieusement ébranlé la position financière du prestataire de services pétroliers néerlandais.

Conseil : digne d’achat

Risque : élevé

Rating : 1C

Cours : 13,96 EUR

Ticker : FUR NA

Code ISIN : NL0000352565

Marché : Amsterdam

Capit. boursière : 1,18 milliard EUR

C/B 2016 : –

C/B attendu 2017 : –

Perf. cours sur 12 mois : -9%

Perf. cours depuis le 01/01 : +7%

Rendement du dividende : –

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