Fountain

Digne d’achat mais risque supérieur à la moyenne

Le premier semestre 2014 n’est donc pas celui du rétablissement pour cette entreprise de Braine-L’Alleud qui commercialise des machines de distribution de boissons chaudes (café, thé, chocolat, soupe, etc.). Pour la première fois en plusieurs années, début août, un courant d’achat a frappé l’action quelque temps, lorsque des déclarations de transparence ont permis d’établir que Marc Coucke (Omega Pharma) en personne avait accumulé plus de 7% des titres. Ce qui a redonné courage aux actionnaires de Fountain, qui ont dû digérer au printemps une augmentation (sensible) de capital, où ils ont eu la possibilité d’acquérir trois nouveaux titres pour deux détenues au prix unitaire de “seulement” 2 EUR (introduction en Bourse en 1999 à 56 EUR par action !). Cette augmentation de capital, qui a accru le nombre d’actions de 1,7 à 4,2 millions environ, était inévitable. Fountain est en effet souffreteux depuis quelque temps déjà. Et à en juger par ses chiffres semestriels 2014, c’est encore le cas… Les actionnaires ont en effet été sortis brutalement de leur euphorie liée à la prise de position de Coucke en septembre, lorsqu’a été annoncé le départ du CEO depuis 2012, Paul Baeck. Son plan stratégique (“Kaffa 2018”), qui devait refaire de Fountain une société viable et saine, ne semble absolument pas avoir atteint ses objectifs sur les 6 premiers mois. Au 1er semestre, le chiffre d’affaires (CA) a connu un repli. Cette fois d’à peine 5% (-4,9%), à 16,1 millions EUR, et même de 7% sur base comparable. Fountain continue donc de perdre beaucoup de petits clients. En soi ce n’est pas un problème, dans la mesure où le plan Kaffa le prévoyait. Fountain cherche en effet à se concentrer sur les plus gros clients (à partir de 50 collaborateurs). Dans ce cadre, il a formé une équipe de collaborateurs commerciaux, qui ne sont hélas pas parvenus au 1er semestre à signer suffisamment de contrats avec de nouveaux gros clients pour compenser la perte des petits clients. Fountain tente d’attirer de nouveaux clients en travaillant localement mais en offrant une couverture nationale, une gamme très vaste de produits et un service de grande qualité. Cette année sera encore une année de transition, où l’objectif d’une interruption du repli des ventes n’a cependant pu être atteint. Reste à savoir si le CA se redressera l’an prochain. D’ici à 2018, Baeck aurait voulu l’accroître de 50%, avec un redressement des marges au niveau qui était le leur il y a quelques années (20% ou plus). Il ne pourra cependant pas réaliser cette ambition. En attendant de trouver un nouveau CEO, Eugeen Beckers assume temporairement le rôle de directeur. Ces résultats semestriels sont à nouveau une pilule amère pour le groupe, associée à un amortissement sur goodwill de pas moins de 11,5 millions EUR. Le résultat net consolidé est dès lors négatif à hauteur de 13,7 millions EUR. Le résultat récurrent (hors éléments exceptionnels) s’est coloré en rouge à concurrence de 1,5 million EUR.

Conclusion

Il est évident que le candidat à l’achat devra faire preuve de patience d’ici au retour de la rentabilité. Le choix du nouveau directeur sera essentiel à cet égard. Le risque demeure donc supérieur à la moyenne. Le titre n’est pas à recommander au “bon père de famille”.

Conseil: digne d’achat

Risque: élevé

Rating: 1C

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