Fountain

Digne d’achat à titre spéculatif

Les actionnaires de cette entreprise de Braine-l’Alleud qui commercialise des machines de distribution de boissons chaudes (café, thé, chocolat, soupes, etc.), peuvent souscrire jusqu’au 20 mai à une augmentation (sensible) de capital en exploitant leur droit préférentiel. Ils ont donc la possibilité d’acquérir trois nouveaux titres pour deux détenus au prix unitaire de “seulement” 2 EUR (introduction en Bourse en 1999 à 56 EUR par action !). La dilution est dès lors importante car si l’augmentation de capital réussit, le nombre d’actions augmentera de 1,7 à 4,2 millions environ. L’augmentation de capital était devenue inévitable, car Fountain est souffreteux. Les résultats annuels 2013 furent l’apogée négative de cette tendance, les ventes ayant reculé de 7% sur une base comparable, Le cash-flow opérationnel récurrent (REBITDA) a plongé de près de 68%, à 1,9 million EUR, ce qui signifie que la marge de REBITDA s’est tassée de 16,5 à 5,8%. Le REBIT (bénéfice opérationnel) est négatif à hauteur de 1,6 million EUR et le résultat net consolidé est lui aussi largement négatif, à -6,4 millions EUR. Il n’y aura plus de dividende, et ce sera au moins le cas jusqu’en 2016. Nous avons donc décidé de rencontrer le CEO en place depuis 2012, Paul Baeck, afin de discuter avec lui du plan stratégique (” Kaffa 2018 “), qui doit refaire de Fountain une société viable et saine. Fountain a clairement besoin d’une nouvelle dynamique. L’entreprise comptait et compte toujours plusieurs milliers de très petits clients (chiffre d’affaires – CA – annuel de seulement 100 ou 200 EUR), dont la tendance du CA est structurellement baissière. Pendant de longues années, ce phénomène a pu être relégué au second plan par le maintien à niveau des chiffres au travers d’acquisitions, principalement de distributeurs. Avec Kaffa 2018, Fountain compte se concentrer davantage sur les entreprises comptant plus de 50 collaborateurs et dans ce cadre, il a formé une équipe de commerciaux, consenti des efforts de marketing et optimisé sa structure administrative. Tout ceci a bien sûr un prix, ce qui explique la perte de 2013. Selon Baeck, le groupe n’avait d’autre choix que celui d’avaler la pilule, et d’ajouter que la nouvelle stratégie porte ses fruits après une année. La nouvelle équipe commerciale est en effet parvenue sur ces 12 derniers mois à conclure 1500 contrats avec de nouveaux clients plus grands. Fountain tente d’attirer de nouveaux clients en travaillant localement mais en offrant une couverture nationale, une gamme très vaste de produits et un service de grande qualité. Cette année sera encore une année de transition, où le repli des ventes doit cependant s’interrompre. A partir de 2015, le CA devrait alors reprendre la voie de la hausse et d’ici à 2018, Baeck doit accroître son CA de 50% par rapport à 2013, et ramener les marges au niveau qui prévalait il y a quelques années (marge de REBITDA de 20% ou plus). Cela semble spectaculaire, mais d’autre part, cela signifie que Fountain devra accroître ses parts de marché de 4 à 5% en Belgique et en France actuellement, à 6 à 7% en 2018. Le PDG estime ces prévisions réalistes sur la base de l’expérience des douze derniers mois.

Conclusion

Nous accordons le bénéfice du doute au plan Kaffa 2018. Il est évident que le candidat actionnaire devra faire preuve de patience d’ici au retour de la rentabilité. Mais il nous semble malgré tout préférable de participer à l’augmentation de capital. Ne serait-ce qu’en raison de la dilution. Le risque est cependant toujours supérieur à la moyenne.

Conseil: digne d’achat à titre spéculatif

Risque: élevé

Rating: 1C

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