Fagron à la veille d’un buy & build 2.0
À ne pas perdre de vue non plus cet été, Fagron ! Sa valorisation est acceptable pour l’instant. Et dans la mesure où l’entreprise sera libérée de ses créanciers le mois prochain, elle pourra bientôt reprendre sa stratégie d’achat et de construction.
Après une période délicate, des temps meilleurs s’annoncent enfin pour Fagron. Sur le plan opérationnel, les germes du redressement sont apparus au deuxième semestre 2016. Cette tendance positive s’est poursuivie au premier trimestre, durant lequel le chiffre d’affaires du groupe a progressé de 6,1%, à 109,9 millions d’euros (+3% par rapport au quatrième trimestre 2016). En Europe, le chiffre d’affaires a gagné 3,3%, à 63 millions d’euros (58,3% du total du groupe), et en Amérique du Sud, il a même bondi de 28,7%, à 25,1 millions d’euros, porté par une forte croissance des volumes. Deux bonnes nouvelles nous sont également venues des États-Unis : le chiffre d’affaires y a certes encore régressé de 0,2%, mais les activités stériles y ont enregistré une croissance à deux chiffres, et les ventes de préparations magistrales n’ont pas baissé par rapport au trimestre précédent, une première en six trimestres. En outre, la facilité stérile hyper moderne de Wichita, dont Fagron attend 100 milliards de dollars de chiffre d’affaires dans les trois à cinq ans, a ouvert ses portes en mai dernier. L’action a gagné plus de 10% à l’occasion de la publication du rapport intermédiaire, mais ces gains se sont entre-temps évaporés. Sans doute le regain de tension politique au Brésil n’y est-il pas étranger.
Une page presque tournée
Nous attendons les résultats semestriels du 4 août, qui devront confirmer la tendance opérationnelle positive. Sur le plan financier, Fagron devrait bientôt pouvoir écrire une nouvelle page. Les 216,1 millions d’euros nets qu’a rapportés la double augmentation de capital de l’an dernier ont été entièrement mis de côté pour rembourser trois emprunts. Deux emprunts sous seing privé ont déjà été remboursés le 15 avril, respectivement pour 45 millions de dollars et 22,5 millions d’euros, et une obligation de 225 millions d’euros suivra le 2 juillet. Fagron sera ensuite libérée de ses créanciers – bien entendu dans le cadre des convenants renégociés – et pourra reprendre sa stratégie buy & build si fructueuse par le passé. Même si le directeur Hans Stols a clairement indiqué vouloir encore réduire le taux d’endettement à moins de trois fois les cash-flows opérationnels récurrents (REBITDA). Fin 2016, ce rapport s’établissait à 3,18 sur la base d’une dette financière nette de 285,4 millions d’euros. Les remboursements réduiront également les charges d’intérêt de 13,2 millions d’euros par an. Nous estimons que Fagron dispose de 30 millions d’euros pour des acquisitions.
Nous attribuons à Fagron le conseil d’achat (1B) parce que l’entreprise est à la veille d’une nouvelle phase de croissance. La valorisation est acceptable à 18,7 fois le bénéfice attendu en 2017. Les analystes qui redeviennent plus positifs après une période de doute devraient également soutenir l’action.
Devise : euro
Marché : Euronext Bruxelles
Capitalisation boursière : 783 millions EUR
C/b 2016 : –
C/b attendu 2017 : 18,7
Performance du cours sur 12 mois : +54 %
Performance du cours depuis le début de l’année : +12 %
Rendement du dividende : –
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