Euronav

Conserver / attendre

L’armateur anversois Euronav a pu présenter des résultats supérieurs aux attentes pour le deuxième trimestre consécutif. Le chiffre d’affaires (CA) s’est établi à 212 millions USD, en hausse de 3,7% par rapport au 1er trimestre et de 123% par rapport au 2e trimestre 2014. Au terme du 1er semestre, le compteur affiche 416,5 millions USD, contre 201,2 millions USD en 2014 (+107%). La livraison, début avril, du dernier des 19 pétroliers VLCC (Very Large Crude Carriers d’une capacité maximale de 320.000 tonnes) achetés en 2014 permet à Euronav de profiter pleinement du net rebond des tarifs de transport. Le tarif journalier moyen des VLCC – Euronav en possède 27 – s’établissait à 55.570 USD au 2e trimestre, contre 21.464 USD l’an dernier. Pour le 1er semestre, la moyenne journalière se monte à 53.370 USD, contre 27.032 USD en 2014. Euronav dispose également de 23 Suezmax (capacité maximale de 200.000 tonnes). Le tarif journalier moyen de ces bâtiments s’élevait à 41.886 USD au 2e trimestre (18.445 USD l’an dernier), ce qui porte la moyenne sur les 6 premiers mois de l’année à 42.364 USD (19.612 USD). La perte nette de 21,3 millions USD enregistrée au 1er semestre 2014 s’est transformée en un bénéfice net impressionnant de 173,3 millions USD (1,13 USD par action), dont 92,4 millions USD (0,58 USD par action) au 2e trimestre. Généralement, les tarifs baissent aux deuxième et troisième trimestres, après l’hiver dans l’hémisphère Nord, mais on ne trouve cette année aucune trace de ce phénomène saisonnier. Au contraire, puisque le tarif journalier moyen des VLCC a à nouveau augmenté à 61.000 USD au cours du 3e trimestre en cours, avec 52,6% des jours disponibles réservés. Pour les Suezmax, ces chiffres s’établissent respectivement à 42.750 USD et 50%. De plus, la situation de l’offre et de la demande semble favorable jusqu’au moins la deuxième moitié de 2016. D’une part, on ne prévoit qu’une légère augmentation de la flotte en 2015 et 2016, même si la croissance limitée (pour l’instant ?) du carnet de commandes au 2e trimestre reste un point d’attention. D’autre part, la hausse attendue de la demande de pétrole pour 2015, soutenue par la faiblesse des prix de l’or noir, a été revue à 1,34 million de barils par jour. Il faut également tenir compte d’une forte croissance des transports du pétrole produit en Amérique latine et en Afrique de l’Ouest vers l’Asie, qui entraîne un allongement des routes maritimes. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si Euronav a annoncé en juin un nouvel achat de 4 VLCC, actuellement en construction, pour 384 millions USD, soit 96 millions USD par navire. La livraison est prévue entre septembre 2015 et mai 2016. De plus, une option a été prise pour 4 VLCC supplémentaires, pour un montant de 98 millions USD par bâtiment. La transaction s’inscrit parfaitement dans la stratégie d’une poursuite de l’extension et du rajeunissement de la flotte sans cependant grossir la flotte mondiale d’environ 620 VLCC. Euronav annoncera le 20 août prochain son dividende intérimaire, dont le versement est prévu en septembre. Il sera établi sur la base d’une nouvelle politique de dividende prévoyant la distribution d’au moins 80% du résultat net.

Conclusion

L’action Euronav a gagné plus de 90% depuis que nous l’avons recommandée en octobre 2014. Elle n’a pas poursuivi sur sa lancée en dépit de résultats meilleurs qu’attendu, mais une pause paraît normale après une hausse aussi époustouflante. D’où l’abaissement de la note et la disparition de l’action de notre Sélection.

Conseil: conserver/attendre

Risque: moyen

Rating: 2B

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