Engie, une action à dividende attrayante
Début novembre, Engie a franchi une nouvelle étape importante dans son plan de transformation en une entreprise au profil de risque réduit. Ses résultats seront de plus en plus prévisibles. Le bénéfice récurrent des activités principales devrait progresser d’environ 14% cette année. Engie n’avait plus fait état d’une croissance organique de son bénéfice aussi solide depuis longtemps.
En vue de réduire sa dépendance aux variations des prix sur les marchés internationaux de l’énergie, Engie se fraie désormais un chemin dans les activités régulées, l’énergie verte et la prestation de services. La vente de sa branche (amont) GNL au groupe français Total pour au moins 1,5 milliard de dollars s’inscrit dans ce cadre, la rentabilité de ce segment d’activités étant trop volatile au goût de la nouvelle Engie. L’entreprise utilisera le produit de la vente pour alléger ses dettes et procéder à des investissements visant à donner forme à sa nouvelle stratégie.
La réorientation progressive d’Engie porte ses premiers fruits. La direction a confirmé en marge de la publication des résultats du troisième trimestre que le bénéfice net récurrent serait à peu près identique à celui de l’an dernier, soit environ 2,5 milliards d’euros, malgré la cession d’actifs (essentiellement plusieurs centrales électriques américaines) qui a rapporté l’an dernier 300 millions d’euros. La vente du pôle GNL n’est pas encore intégrée dans ces chiffres car la transaction ne sera finalisée qu’en 2018. Un bénéfice net récurrent ” stable ” implique que le bénéfice récurrent des activités principales progressera d’environ 14% cette année, sur la base de conditions climatiques et de prix du gaz comparables. Cela faisait plusieurs années qu’Engie n’était plus parvenue à présenter une croissance organique de son bénéfice aussi solide. Pour les prochaines années, celle-ci devrait être proche des 5%.
Sur les neuf premiers mois de l’année en cours, les trois piliers de la croissance d’Engie (production d’électricité bas carbone, infrastructures et solutions aval pour les clients) ont généré ensemble 4% de cash-flow d’exploitation de plus qu’à la même période l’an dernier. Engie le doit à des améliorations d’efficacité et au démarrage de nouveaux actifs, principalement en Amérique du Sud. Ce chiffre aurait pu être plus élevé si les précipitations en France avaient été suffisantes (pour accroître la production des centrales hydrauliques) et si la centrale nucléaire belge Tihange1 avait rencontré moins de problèmes. Soulignons que si la nouvelle stratégie réduit le risque de mauvaises surprises, elle diminue par ailleurs la probabilité de bonnes surprises. Engie ne pourra en effet notamment plus profiter d’un redressement du marché du GNL.
Grâce aux perspectives stables du groupe, le dividende brut de 0,7 euro par action est assuré. Engie redistribuera ainsi environ 70% du bénéfice de 2017, ce qui représente un rendement de dividende brut de 4,75%. La trésorerie d’exploitation suffit amplement pour financer les investissements nets et le dividende, et Engie peut donc alléger encore ses dettes. Fin septembre, celles-ci représentaient 2,35 fois la trésorerie d’exploitation, ce qui suggère un bilan assez solide.
Conclusion
Engie se concentre peu à peu sur des activités dont les résultats sont plus prévisibles. Cette stratégie peut se traduire par une croissance annuelle du bénéfice sous-jacent de quelques pour cent. L’action présente une valorisation assez intéressante, à un rapport cours/bénéfice de 15 et une valeur d’entreprise correspondant à 6fois le cash-flow d’exploitation. Nous réitérons notre conseil : digne d’achat.
Conseil : acheter
Risque : moyen
Rating : 1B
Cours : 14,8 euros
Ticker : ENGI
Code ISIN : FR0010208488
Marché : Euronext Bruxelles
Capit. boursière : 35,9 milliards EUR
C/B 2016 : 11
C/B attendu 2017 : 15
Perf. cours sur 12 mois : +28 %
Perf. cours depuis le 01/01 : +23 %
Rendement du dividende : 4,75 %
Actions belges
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