Dix actions à ne pas perdre de vue cet été
Nous les avons abordées en détail ces deux dernières semaines dans cette même rubrique : il s’agit de dix actions belges à surveiller tout particulièrement ces mois-ci, notamment lorsqu’elles publieront leurs résultats semestriels. Pour les plus pressés, en voici un condensé.
1. Exmar en quête de bons deals
L’action Exmar diminué de moitié, à 4 euros, au premier semestre écoulé. La situation est toutefois un peu moins tendue qu’il y a quelques semaines, les détenteurs d’obligations ayant prolongé de deux ans un prêt arrivant à échéance en juillet, certes contre un taux “usuraire”. Cet été et à l’automne, un redressement de l’action passera par un preneur pour le Caribbean FLNG (terminé pour un coût de 300 millions de dollars ; capable de liquéfier le gaz naturel à bord), l’ex-figure de proue du groupe, désormais source de tous ses problèmes, ainsi que pour la plateforme FSRU, presque terminée (coût de 167 millions de dollars ; capable de convertir le GNL en gaz naturel). Nous recommandons depuis plusieurs mois de vendre (3C) Exmar pour cause de risques trop importants, et nous maintiendrons cette position au moins jusqu’à ce que quelques transactions soient annoncées et effectivement bouclées.
2. Van de Velde : résultats semestriels cruciaux
Les actionnaires de Van de Velde sortent d’un premier semestre difficile au cours duquel ils ont vu leurs actions perdre un quart de leur valeur. La croissance habituelle du bénéfice a disparu l’an dernier. Le rapport intermédiaire d’avril a laissé entendre que le chiffre d’affaires (CA) ne progresserait pas cette année et que le cash-flow opérationnel (EBITDA) serait en baisse. Van de Velde a clairement sous-estimé l’essor de l’e-commerce, y compris dans la lingerie. C’est donc en se rongeant les ongles que les actionnaires attendaient le 7 juillet pour connaître le CA relatif au premier semestre ; celui-ci a légèrement progressé sur une base comparable. Mais c’est surtout la date du 31 août qu’ils attendent, jour de la publication des résultats semestriels complets.
Cela fait quelque temps que nous assortissons Van de Velde du conseil “vendre“(3A), en raison d’une valorisation (21,5 fois le bénéfice attendu en 2017 et un rapport valeur d’entreprise/EBITDA attendu de plus de 12) qui évoque trop la croissance d’antan et ne correspond pas encore à la période difficile que traverse le producteur de lingerie.
3. Fagron : les mains libres pour un Buy & Build 2.0
Nous attendons surtout des résultats semestriels du 4 août qu’ils confirment la tendance positive sur le plan opérationnel. Une page sombre sur le plan financier sera également tournée cette année. Le 2 juillet, Fagron a remboursé une obligation de 225 millions d’euros. Le groupe désormais libéré du joug de ses actionnaires – bien entendu dans le cadre des convenants bancaires renégociés – pourra donc renouer avec sa stratégie d’achat et de construction si fructueuse par le passé. Nous estimons que Fagron dispose de 30 millions d’euros pour des acquisitions. Nous assortissons donc d’un conseil “digne d’achat” (1B) cette entreprise à la veille d’une nouvelle phase de croissance. Sa valorisation est acceptable à 18,7 fois le bénéfice attendu pour 2017. Les analystes, redevenus positifs après une période de doute, devraient également soutenir l’action.
4. Melexis : des investisseurs exigeants
Les trimestres record se succèdent chez Melexis et cela se reflète également dans l’évolution du cours de l’action. Celle-ci a cependant subi une nette correction après le sommet historique atteint ce printemps. Le producteur de semi-conducteurs et de capteurs pour l’industrie automobile publiera ses résultats du deuxième trimestre le mercredi 2 août. Il prévoit un chiffre d’affaires (CA) de 127 millions d’euros pour la période. Le principal problème du point de vue des investisseurs est et reste la valorisation tendue de l’action. Même après la correction récente, Melexis s’échange toujours à 27 fois le bénéfice et 6 fois le CA attendu pour cet exercice. C’est une nette prime par rapport à la moyenne du secteur. Une nouvelle correction au cours des mois à venir pourrait ouvrir une fenêtre d’entrée pour les investisseurs. Pour l’instant, l’action est à conserver (2B).
5. Galapagos : un ralentissement porteur d’opportunités
L’action Galapagos a présenté deux visages au cours du premier semestre. Elle a d’abord nettement progressé durant les premiers mois de l’année, portée par le démarrage de plusieurs nouveaux essais cliniques de phase II avec Filgotinib, des avancées dans le programme de recherche sur la mucoviscidose et des rapports d’analystes positifs. Et le directeur Onno van de Stolpe maîtrise comme aucun autre l’art de récolter des capitaux frais au bon moment. Mais l’émission réalisée à proximité du sommet, qui a permis à Galapagos de renforcer une trésorerie déjà robuste pour la porter à 1,3 milliard d’euros, a marqué un tournant. La correction s’est amplifiée lors de la journée R&D annuelle du 20 juin, quand Galapagos a dû concéder plusieurs mois de retard dans son programme de recherche sur la mucoviscidose. Compte tenu d’une trésorerie de 1,3 milliard d’euros, la valeur d’entreprise est retombée de 3 à 2 milliards d’euros en deux mois. Un montant toujours appréciable, mais qui offre de la marge pour un relèvement du conseil à digne d’achat (1C). Même si vous pouvez tranquillement attendre quelques semaines.
6. Telenet : suivre le nombre d’abonnés
Alors que le cours de son action a atteint un nouveau sommet le mois dernier, Telenet a récemment essuyé des révisions à la baisse de sa note par plusieurs sociétés de Bourse. Il faut dire que l’entreprise affiche une valorisation assez corsée à plus de 9 fois le cash-flow opérationnel (EBITDA) et 29 fois le bénéfice attendu cette année. En outre, il ne faut plus espérer de reprise rapide du versement d’un dividende. Les résultats du deuxième trimestre seront publiés le 2 août et on s’y intéressera notamment à l’évolution du nombre d’abonnés. Compte tenu de la valorisation élevée, de la croissance limitée et de l’absence de dividende, nous préconisons de vendre vos actions (3B).
7. Picanol : quelles perspectives au-dessus des 100 euros ?
L’action a bondi de 1,4 à 105 euros en huit ans ! La question qui nous taraude jusqu’à la publication des résultats semestriels du 23 août prochain est : le marché des métiers à tisser a-t-il perdu son caractère cyclique ? Sans doute pas, mais si nous nous concentrons uniquement sur le cycle de cette décennie, nous devrions à peu près arriver à un pic intermédiaire. En mars, après la publication des résultats annuels de 2016, nous avons ramené la note à conserver/attendre (2B) pour la première fois depuis 2009. Dans une perspective historique et compte tenu des prudentes prévisions de bénéfices émises de 6,5 euros par action, Picanol ne présente plus une valorisation attrayante à 17 fois le bénéfice attendu. Pour la rendre acceptable, les résultats devront nous surprendre énormément – cela s’est déjà produit à plusieurs reprises !
8. Euronav : un bilan robuste
L’action Euronav a perdu 9% cette année. La tendance baissière de 2016 (-40%) s’est ainsi poursuivie. Les prévisions pour le rapport semestriel du 10 août ne sont pas très optimistes. Mais soulignons qu’au cours de la période écoulée, Euronav a procédé à une série d’opérations de refinancement et de transactions destinées à profiter du cycle baissier pour réaliser quelques acquisitions. L’entreprise s’est forgé une excellente réputation dans ce domaine. Elle disposait fin mars de 620 millions de dollars de liquidités et affiche le bilan le plus robuste de son secteur. Nous confirmons le conseil digne d’achat (1B) et entrevoyons un potentiel significatif à l’horizon 2020 pour l’investisseur prudent. L’action pourrait intégrer le portefeuille modèle cette année.
9. Barco : effet défavorable du dollar
L’action a gagné plus de 50% en 12 mois. Barco prévoit au terme de cette année une augmentation de la marge sur le cash-flow opérationnel (EBITDA) et un chiffre d’affaires en hausse de 4 à 6%. Le récent accès de faiblesse du dollar américain n’est cependant pas favorable à Barco. Il pèse en effet sur le produit de la conversion en euro des ventes réalisées aux États-Unis et en Asie. La distribution d’un dividende supplémentaire n’est pas à l’ordre du jour. La direction a déjà fait savoir qu’elle préférait pour l’heure investir dans la croissance (organique et par voie d’acquisitions) à rémunérer les actionnaires. Sauf surprise positive sur le front du chiffre d’affaires et/ou des marges, le potentiel haussier semble limité à court terme. Conserver (2B).
10. Nyrstar : Port Pirie pour sauver la mise
Le premier semestre a de nouveau été très décevant pour les actionnaires de Nyrstar. Lors de la publication du rapport semestriel le 2 août, nous serons surtout attentifs à l’évolution de l’endettement et à la confirmation de la mise en service de l’unité de transformation multimétaux high-tech de Port Pirie en septembre. Malgré sa baisse constante, nous avons conservé Nyrstar au sein de notre top 10 pour le deuxième semestre. Nous relevons la note à digne d’achat (1C), parce que nous attendons au moins une meilleure période dans le sillage d’un démarrage réussi de Port Pirie. Le prix élevé du zinc apporte un support bienvenu. Le risque reste cependant supérieur à la moyenne.
Actions belges
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