D’Ieteren

Conserver / attendre

L’update du premier trimestre de D’Ieteren ne comportait aucune surprise, ce qui en soi est somme toute une bonne nouvelle après trois précédents avertissements sur bénéfice. Le groupe a vu son chiffre d’affaires (CA) progresser de 10% et s’en tient à la précédente estimation d’une hausse de plus de 10% de son résultat net courant cette année. Cela dit, la qualité de ces résultats n’est a priori pas exceptionnelle. La hausse du CA est en effet principalement attribuable à des facteurs uniques comme l’affaiblissement de l’euro (EUR) et un nombre plus important de livraisons automobiles au réseau de distribution. Pour retrouver une croissance durable de son bénéfice à un peu plus long terme, une hausse organique plus sensible du CA est nécessaire, mais cette croissance est hélas absente pour l’instant. Chez Belron, les ventes se sont accrues de 10% malgré un repli du nombre de réparations effectuées de 4%. Ce recul est inquiétant, même si le CA comparable a progressé de 1% grâce à une augmentation des prix. La hausse de 10% du CA est attribuable à l’effet de change sur l’euro plus faible. En Europe particulièrement, les ventes sont sous pression. Le CA comparable a baissé de 3,5% et reflète les conditions de marché difficiles sur la quasi-totalité des marchés européens. La livre sterling vigoureuse lui a procuré un bonus de CA de 2,3%. Hors Europe, Belron justifie pleinement son statut de société de croissance. Le CA comparable y a progressé de 5,5%, outre un effet de change de 18%. La croissance organique est surtout attribuable à une augmentation des parts de marché et à l’amélioration sensible des conditions de marché aux Etats-Unis, grâce notamment à une météo hivernale rigoureuse. Outre le CA, le résultat opérationnel (EBIT) de Belron a connu une hausse grâce à l’amélioration des performances aux USA, à une maîtrise des coûts et à l’impact du programme de restructurations entamé l’an dernier. Pour le restant de l’année, la direction de Belron prévoit une croissance du CA modérée comparable. Les ventes de D’Ieteren Auto, l’autre activité importante de D’Ieteren, laissent également à désirer en seconde lecture : le CA sur la vente de nouveaux véhicules a progressé de 10,7% sur base annuelle grâce à l’amélioration des ventes de modèles plus coûteux et à une augmentation (par définition temporaire) des livraisons au réseau de distributeurs. Ces facteurs ont soutenu le résultat opérationnel courant de D’Ieteren Auto au premier trimestre. Les parts de marché des marques distribuées par D’Ieteren sont cependant sous pression sur un marché automobile belge en stagnation. Au cours des 5 premiers mois de l’année, les ventes automobiles se sont tassées de 2,4%, alors que D’Ieteren a vu ses ventes reculer de 4,6%. En conséquence, les parts de marché ont baissé à 20,9%. Ceci étant, plusieurs modèles de Volkswagen et Skoda ont été renouvelés, ce qui affecte les ventes des modèles existants. Le groupe prévoit un redressement car la direction s’en tient à une part de marché stable cette année.

Conclusion

Reste à savoir d’où peut provenir la croissance ultérieure du bénéfice dès lors que les effets positifs de change et de la restructuration de Belron disparaîtront. Belron peine à trouver un nouvel élan de croissance. Le rapport cours/bénéfice de 14 et la valeur d’entreprise/EBITDA de 8 sont corrects compte tenu de la perspective de bénéfices en stagnation.

Conseil: conserver/attendre

Risque: moyen

Rating: 2B

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