Deceuninck est tout sauf onéreux
Avec un cours qui a bondi de 52,8% et un rendement (hausse du cours + dividendes) de 54,7%, Deceuninck a achevé le premier semestre en quatrième position sur Euronext Bruxelles. Le titre devrait pouvoir se rapprocher des 3,5 euros ces prochains mois.
Deceuninck fait résolument partie des champions au sein du portefeuille modèle, dans lequel nous l’avons réintégré à temps pour enregistrer un rendement de près de 100 %. Rappelons que cette décision, prise il y a quelques mois, était motivée par le fait que la valorisation était alors loin de refléter les qualités de la direction.
Le Pacte vert pour l’Europe, en vertu duquel énormément de fonds vont être consacrés à la rénovation de bâtiments publics et privés, va contribuer à l’envolée du chiffre d’affaires et du bénéfice du groupe, cette année et, surtout, les suivantes. Le fabricant de profilés en PVC et en aluminium pour fenêtres et portes n’a pas énormément fait parler de lui récemment, si ce n’est pour annoncer son intention de cesser, une fois la saison close, de sponsoriser le Wolfpack, l’équipe cycliste dirigée par Patrick Lefevere, au firmament de laquelle brillent notamment Julian Alaphilippe, Kasper Asgreen et Remco Evenepoel. Et que la participation de Sofina, son actionnaire historique, est tombée sous les 5%. Il ne s’est d’ailleurs pas montré très systématique dans le domaine de l’édition de rapports, ni très prolixe, ces dernières années. Il s’est néanmoins fendu, en 2020, de plusieurs rapports intermédiaires, dont on retiendra surtout que ses résultats n’ont pas souffert, tant s’en faut, de la crise sanitaire. L’absence, au 2e trimestre de cette année, de rapport intermédiaire relatif à la période janvier-mars pourrait signifier que le chiffre d’affaires et le bénéfice pronostiqués par les analystes sont cette fois suffisamment précis pour rendre toute révision (à la hausse) superflue. Il faudra donc attendre jusqu’au 17 août pour connaître les résultats semestriels et savoir s’ils sont à la hauteur des chiffres de l’an passé.
Francis Van Eeckhout, le CEO et actionnaire de référence du groupe, a tout lieu de se réjouir, puisque la marge d’Ebitda (cash-flow opérationnel/chiffre d’affaires) de 15% visée a été en grande partie réalisée en 2020; il faut voir là le résultat du redressement économique qui a succédé à la chute subie au 2e trimestre en Europe occidentale et en Turquie, ainsi que du renforcement constant de la position de Deceuninck sur le marché nord-américain. Mais aussi, avant tout, de ses efforts pour maîtriser les coûts.
L’entreprise a achevé l’exercice sur un chiffre d’affaires de 642 millions d’euros, soit 8 millions (+1,3%) de plus qu’en 2019. Le consensus table pour cette année sur 700 millions d’euros. L’Ebitda ajusté est passé de 60,6 millions d’euros en 2019 à 86 millions (+42%) en 2020. Cette progression ayant été bien plus vigoureuse que celle du chiffre d’affaires, la marge d’Ebitda a bondi de 9,6% à 13,4%. Le consensus annonce pour cette année un Ebitda de 90,7 millions d’euros et un bénéfice net d’environ 29 millions. La dette financière nette a chuté de 140 millions en 2019 à 55,5 millions d’euros fin 2020, un véritable tour de force.
Conclusion
Depuis la réintégration, fin octobre, de l’action Deceuninck dans le portefeuille modèle, le cours a été multiplié par deux. A 1,4 fois la valeur comptable et à un rapport valeur de l’entreprise (EV)/Ebitda escompté de 6 pour 2021, le titre est pourtant tout sauf onéreux. Il devrait pouvoir se rapprocher des 3,5 euros ces prochains mois. Nous continuons à recommander de l’acheter. Il reste dans le portefeuille de référence.
Conseil: acheter
Risque: moyen
Rating: 1B
Cours: 3,05 euros
Ticker: DECB BB
Code ISIN: BE0003789063
Marché: Euronext Bruxelles
Capit. boursière: 420,7 millions EUR
C/B 2020:
C/B attendu 2021: 14
Perf. cours sur 12 mois: +128%
Perf. cours depuis le 01/01: +58%
Rendement du dividende: 1,6%
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