Compagnie des Alpes: espérer une “normalisation” pour 2022

© Getty Images/Aurora Open

La Compagnie des Alpes espère que les pistes de ski resteront ouvertes cet hiver. La crise sanitaire a de graves retombées sur ses activités, et une saison de nouveau à demi amputée serait lourde de conséquences – rappelons que la saison précédente avait été pour ainsi dire totalement perdue.

Propriétaire de 11 domaines skiables dans les Alpes françaises, la Compagnie des Alpes (CDA) est le numéro 1 mondial du secteur. Au cours de son exercice 2020/21 (clos le 30/9), le chiffre d’affaires (CA) des domaines skiables n’a pas dépassé 11,4 millions d’euros, soit 96,8% (!) de moins que les 360,2 millions réalisés en 2019/20, exercice qui avait déjà été marqué par une chute de près de 19% par rapport à 2018/19 (CA de 444 millions d’euros). C’est donc au niveau des pistes de ski que l’hiver pourrait faire la différence… si Omicron ne vient pas tout gâcher.

L’exploitation de 13 parcs d’attractions (en Belgique, en France, en Autriche, en Suisse et au Canada) constitue la deuxième grande activité de la CDA. Avec un CA de 221,7 millions d’euros en 2020/21, le groupe occupe la quatrième place en Europe. La baisse de CA n’a été “que” de 4,5% par rapport aux 232,1 millions d’euros enregistrés en 2019/20, exercice qui avait toutefois déjà considérablement souffert de la pandémie. En 2018/19, les parcs avaient enregistré un CA de 381 millions d’euros, en chute de 41,8% déjà.

Dernier pôle d’activité (essentiellement l’agence de voyages Travelfactory et les services de conseil pour la construction de parcs d’attractions) inclus, le CA a plongé de 60,9%, à 240,6 millions d’euros (615,6 millions sur l’exercice précédent). Par rapport aux 854 millions sur lesquels le groupe avait clos 2018/19, le repli frôle les 72%.

Les résultats s’inscrivent donc pour la deuxième année consécutive à l’encre rouge. La perte nette de 121,7 millions d’euros signifie que la CDA a achevé le 2e semestre à l’équilibre, grâce à la réouverture partielle des parcs d’attraction. C’est toutefois un nouveau fléchissement par rapport aux 104,3 millions de perte enregistrés en 2019/20. Les dégâts sont néanmoins restés très limités, ce que le marché a apprécié. La dette financière nette s’établissait fin septembre à 501,7 millions d’euros, contre 647,7 millions 12 mois plus tôt. Hors norme IFRS 16 (contrats de location), elle atteint 663,9 millions. L’entreprise doit ce résultat à l’augmentation de capital (231 millions d’euros) avec droit préférentiel réalisée juste avant l’été, opération à laquelle a notamment participé Alychlo, le holding de Marc Coucke. Compte tenu de la situation, aucun dividende n’a été versé.

Conclusion

Si les choses pouvaient se “normaliser” en 2021/22, la valorisation de l’action, à 0,75 fois le bénéfice escompté et à un rapport valeur de l’entreprise (EV)/cash-flows opérationnels attendu de 9, pourrait être qualifiée de très intéressante. Nous conservons par conséquent le titre en portefeuille, tout en rappelant le risque supérieur à la moyenne (1C). Si les pistes devaient être à nouveau fermées, nous abaisserions immédiatement notre conseil et vendrions (temporairement?) notre position.

Conseil: acheter

Risque: élevé

Rating: 1C

Cours: 14,40 euros

Ticker: CDA FP

Code ISIN: FR0000053324

Marché: Paris

Capit. boursière: 725,2 millions EUR

C/B 2021: –

C/B attendu 2022: 11

Perf. cours sur 12 mois: +8%

Perf. cours depuis le 01/01: +3%

Rendement du dividende: –

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