Digne d’achat sous 20 euros

Il semble que le pire soit révolu dans le secteur de la navigation maritime. Pour autant, CMB n’est pas forcément sur la voie de la hausse bénéficiaire. Ces dernières semaines, les tarifs de transport de vrac sec ont à nouveau sensiblement baissé, pour atteindre presque les planchers de ces dernières années, même si le repli est également imputable à des effets saisonniers. Ainsi les importations de minerai de fer ont-elles baissé au cours des semaines qui ont précédé le Nouvel An chinois, comme c’est généralement le cas. N’oublions pas cependant que le marché est toujours en proie à une surcapacité structurelle, par laquelle les tarifs demeureront encore volatils au cours des prochaines années. Cela dit, un redressement des tarifs s’est amorcé au 2e semestre de l’année dernière, et même un renversement de tendance au dernier trimestre, qui a une fois de plus été confirmé par la direction de CMB lors de la publication des résultats annuels provisoires publiés fin janvier. L’accroissement de la capacité de transport ne dépasse plus la hausse de la demande de transport en mer, en conséquence de quoi la demande et l’offre seront plus équilibrés dans les deux prochaines années. Cette année, l’offre connaîtra une croissance d’environ 5% alors qu’une augmentation de la demande d’acier et de charbon, ainsi que le démarrage de nouveaux projets miniers, soutiendront la demande de capacité de transport. CMB a déjà pu transposer le timide redressement du marché au dernier trimestre de l’an dernier, même si les investisseurs espéraient des résultats de meilleure facture. Bocimar, l’armateur de vrac sec de CMB, a dégagé un bénéfice net de 7,2 millions USD malgré une moins-value de 975.000 USD sur la vente de Rio Negro. Bocimar n’est donc plus dans le rouge, mais sera de plus en plus dépendant, au cours des prochains trimestres, des tarifs du marché. En 2014, les plus grands navires sont encore couverts à concurrence de 40% par des contrats de long terme mais ce pourcentage baissera à 26% en 2016. Dans les autres segments, cette couverture a presque totalement disparu, ce qui constitue évidemment un avantage si les tarifs augmentent. CMB croit à un redressement durable, et a d’ailleurs commandé 5 nouveaux navires de grande taille, deux en pleine propriété et trois par un contrat de location à 10 ans. Ils seront livrés en 2015 et en 2016. Il s’agit en l’occurrence d’options d’achat qui ont été négociées pour le secteur lorsque la période était plus difficile, et qui sont à présent levées par CMB, en conséquence de quoi la société peut acheter ces navires à un prix nettement inférieur au prix de marché. Entretemps, ASL Aviation, la filiale aéronautique de CMB, contribue au bénéfice du groupe, malgré une forte pression sur les marges, surtout sur le marché du transport de marchandises. L’an dernier, ASL a dégagé un bénéfice de 13 millions USD ou 0,4 USD par action. CMB était alors parvenu à maintenir le bénéfice à niveau grâce aux plus-values sur la vente des actions FMG qu’il détenait encore. Les “trésors au grenier” sont à présent vendus, mais au 4etrimestre, CMB a démontré qu’il pouvait renouer avec le bénéfice cette année à partir de l’exercice normal de ses activités. A noter que, même en cas de reprise de l’économie mondiale, le redressement des tarifs connaîtra des hauts et des bas.

Conclusion

Sur la base du bénéfice du 4{+e}{+ }trimestre, nous tablons pour cette année sur un bénéfice d’environ 2 USD par action. Le redressement ultérieur du marché et du bénéfice de CMB sera plus lent et plus volatil. Le titre est digne d’achat sous 20 EUR (valeur comptable de 21 EUR par action).

Conseil: achat sur repli

Risque: faible

Rating: 2B

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