B&S Group: toujours un beau potentiel de croissance

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Le distributeur de biens de consommation B&S Group ne parvient toujours pas à répercuter l’intégralité de la hausse des coûts et des salaires sur la clientèle. La raréfaction de produits est un autre problème persistant.

Au cours du premier semestre, son chiffre d’affaires (CA) s’est accru de 19,4%, à 983,2 millions d’euros. Sur une base organique, la croissance a été de 18,8%. Elle a joliment accéléré entre le premier et le deuxième trimestre, de 11,5% à 22,8%. Un bond attribuable surtout aux hausses de prix pratiquées. Le CA a dépassé les attentes d’ING (937,7 millions d’euros).

Le résultat, à l’inverse, a fort déçu. Le cash-flow opérationnel (Ebitda) a chuté de 45,6 à 40,6 millions d’euros, pour un consensus ING à 51,9 millions d’euros. B&S a dû inscrire au compte des profits et pertes 7,5 millions d’euros sur une créance en souffrance après la faillite d’un client au Moyen-Orient. Sans cela, l’Ebitda aurait augmenté de 4,6%, mais la marge d’Ebitda aurait tout de même diminué, de 5,5% à 4,8%.

Les marges s’érodent principalement en raison de la forte hausse des coûts, qu’entraînent l’inflation élevée, la hausse des salaires et celle des dépenses de marketing – nécessaires pour que B&S puisse livrer davantage directement aux consommateurs via les canaux d’e-commerce. En outre, la chaîne d’approvisionnement continue d’être perturbée, ce qui a pesé sur la croissance du CA et sur les marges brutes.

La grande division Beauty (plus de la moitié de l’Ebitda en 2021) a particulièrement souffert de la pénurie de produits et de l’inflation des salaires. Sa marge d’Ebitda a chuté de 9,2% à 6,0%. La hausse des prix a conduit à une baisse des volumes. Dans les autres divisions, excepté la petite dédiée à la santé, la marge d’Ebitda s’est accrue. Les boutiques hors taxes et les spiritueux ont bénéficié de la levée des mesures anti-Covid.

B&S s’attend à ce que la croissance de son CA fléchisse et ses marges brutes restent sous pression au second semestre. La marge d’Ebitda s’établira à environ 5% cette année, contre 6,2% en 2021. Compte tenu de la baisse du pouvoir d’achat des consommateurs, le mix produits dans les divisions parfums et boissons pourrait basculer du haut vers le milieu de gamme. La marge d’Ebitda en pâtirait bien sûr; c’est dommage, car B&S visait au départ une hausse de 25 points de base (0,25%), à 6,25%.

Conclusion

Le bénéfice prévisionnel pour 2022 a été abaissé à 0,50 euro par action. L’action s’est fort dépréciée cette année. Elle ne se négocie plus qu’à 10 fois le bénéfice. C’est trop peu au vu du potentiel de croissance, considérable, de B&S. Les marges sont susceptibles de se redresser à mesure que l’inflation des coûts diminuera et que la chaîne d’approvisionnement se rétablira. Nous maintenons notre recommandation d’achat.

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