bpost, vers un nouvel élan?

La distribution de courrier traditionnel, sa plus grande activité, décevant toujours, l’entreprise postale belge essaie de se redéfinir pour présenter, à terme, des résultats meilleurs à l’horizon 2020.

Si le flot de mauvaises nouvelles semble s’être tari, les investisseurs ne peuvent pas encore se réjouir des perspectives de bpost. En 2019, l’entreprise prévoit un bénéfice opérationnel comparable d’au moins 300 millions d’euros, incluant la vente de bâtiments. Ce chiffre légèrement inférieur aux prévisions, pour un chiffre d’affaires (CA) stable, suppose une érosion des marges: en 2018, bpost avait dégagé un bénéfice opérationnel comparable de 424 millions d’euros, soit 25% de plus. Ce qui a dû rassurer quelque peu les investisseurs, c’est que le bénéfice de 2019 se traduira par un dividende d’environ 0,85 euro par action.

L’entreprise a reporté à la fin d’année l’esquisse des perspectives à long terme. Le courrier postal classique, l’activité la plus rentable, est toujours sous pression et devrait reculer de 9% par an jusque 2022. Les résultats seraient meilleurs si bpost réalisait une marge supérieure sur la livraison de colis, si la filiale américaine Radial commençait à contribuer au bénéfice et si le nouveau modèle de délivrance du courrier classique permettait à nouveau des gains d’efficacité. Les conditions sont nombreuses, mais il y a de l’espoir.

2019 sera toutefois encore marquée par un effritement des marges, une hausse des coûts et une érosion des bénéfices. L’alourdissement des coûts est essentiellement imputable à l’accord social conclu afin d’alléger la charge de travail et d’augmenter les salaires, qui devrait coûter 75 millions d’euros par an. En outre, cette année, bpost planchera sur un nouveau modèle de distribution (avec deux types d’envois: livraison le lendemain ou sous trois jours), avec un coût de réorganisation unique estimé entre 10 et 15 millions d’euros, en vue d’accroître la productivité pendant plusieurs années. Dans le système actuel, les capacités sont sous-exploitées; bientôt, le sac du facteur sera de nouveau rempli. En 2020, ces mesures devraient – mais sans garantie – se traduire par une meilleure maîtrise des coûts: “Je ne peux qu’espérer une baisse des coûts entre 2019 et 2020”, déclarait Koen Van Gerven lors de la présentation des résultats annuels.

Comme les chiffres du 4e trimestre étaient légèrement supérieurs aux prévisions, bpost peut verser un dividende de 1,31 euro pour l’exercice 2018 – un acompte de 1,06 euro a été versé en décembre. Le volume sous-jacent de courrier distribué a reculé de 6,2%, mais grâce aux augmentations de prix et aux élections communales de 2018, le recul du CA s’est limité à 0,5%. La quantité de colis distribués est pour sa part de nouveau en forte hausse, mais les prix moyens facturés sont encore sous pression. La surprise la plus agréable vient de Radial, où la satisfaction client augmente, limitant les départs: cette année, son CA se contractera encore légèrement du fait de la perte de clients l’an dernier, mais le bénéfice opérationnel est à l’équilibre. La direction espère toujours que Radial contribuera aux résultats du groupe à hauteur de 100 à 120 millions de dollars d’ici à 2022.

Conclusion

Si la direction de bpost ne se risque pas encore à émettre des perspectives à long terme, c’est en raison du recul constant des volumes dans l’activité la plus rentable, la distribution de courrier classique. A partir de 2020, les résultats devraient être soutenus par un nouveau modèle de distribution et le bénéfice de Radial. La valorisation, avec un rapport cours/bénéfice de 8 et un rendement de dividende de 10%, ne laisse présager aucun revers. Nous conseillons toujours de conserver le titre.

Conseil: conserver

Risque: moyen

Rating: 2B

Cours: 8,86 euros

Ticker: BPOST

Code ISIN: BE0974268972

Devise: euro

Marché: Euronext Bruxelles

Capit. boursière: 1,77 milliard EUR

C/B 2018: 11

C/B attendu 2019: 8

Perf. cours sur 12 mois: -51%

Perf. cours depuis le 01/01: +12%

Rendement du dividende: 10%

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