Boskalis: espoirs, justifiés, de redressement
Les résultats de 2019 ne seront pas disponibles avant le 5 mars mais si l’on en croit le rapport intermédiaire relatif au troisième trimestre, le plus dur serait passé.
L’annonce, faite après l’exposé des résultats semestriels, selon laquelle le CEO Peter Berdowski avait acquis 50.000 actions de plus, laissait déjà penser que le bout du tunnel était en vue. Son redressement est tel, ces derniers mois, que le titre commence à se défaire de son étiquette de lanterne rouge. Il faut dire que la patience des actionnaires avait été mise à rude épreuve. Alors qu’entre 2003 et 2013, la plus grande entreprise de dragage au monde avait dominé les marchés boursiers – son cours était passé de 5 à 50 euros environ entre 2003 et 2015 -, elle avait, depuis, accumulé les déconvenues. Mais le rapport intermédiaire est d’une tout autre facture.
Les résultats se sont résolument améliorés par rapport au premier semestre. Le taux d’occupation des dragues à élinde traînante est satisfaisant. Plus important encore peut-être est le net redressement des résultats de la division Offshore Energy, qui ne laissait pas d’inquiéter. Quant au carnet de commandes, il se maintient, puisqu’il a atteint 4,2 milliards d’euros fin septembre, contre 4,36 milliards d’euros au 30 juin et 4,29 milliards fin 2018. Le chiffre d’affaires est passé de 1,17 milliard d’euros au premier semestre de 2018 à 1,27 milliard d’euros un an plus tard (+8,6%). Malheureusement, la rentabilité ne s’améliore toujours pas. Les cash-flows opérationnels (Ebitda) ont chuté de près de 19 %, de 167,2 à 135,7 millions d’euros, au premier semestre. La direction pronostique néanmoins toujours pour l’exercice un Ebitda proche de celui de 2018 (353,6 millions d’euros), une prévision que les chiffres du troisième trimestre semblent vouloir confirmer. Si l’Ebitda a achevé le premier semestre sur un résultat inférieur de 25 à 30 millions d’euros au consensus, c’est à cause de la provision de 100 millions d’euros environ établie dans l’activité de câblage (Offshore Energy) pour des contrats éoliens offshore déficitaires. Une plus-value exceptionnelle de 42,2 millions d’euros sur la cession de la participation dans la joint-venture Kotug Smit Towage et la vente d’un navire a, en revanche, créé la surprise. Le résultat opérationnel (Ebit) est passé de -349,6 millions à +9,1 millions d’euros, ce qui reste toutefois nettement en-deçà du consensus. Bien qu’il ait progressé de -361,4 millions à +1,3 million d’euros (0,01 euro par action), le résultat net est de 35 millions d’euros inférieur aux prévisions des analystes. Saluons les résultats semestriels plus élevés que prévu de l’important pôle Dragage et infrastructure (chiffre d’affaires de 733 millions d’euros et Ebitda de 125 millions d’euros, alors que le consensus avait été arrêté à 682 millions et 117-124 millions respectivement). L’extension à l’offshore (Offshore Energy), avec la reprise de SMIT Internationale (remorquage de navires entrants et sortants, renflouement et enlèvement d’épaves) et de Dockwise (déplacement de plateformes offshore extrêmement lourdes), ne se présente pas bien.
Conclusion
D’après le rapport intermédiaire, le deuxième semestre devrait voir se concrétiser l’amélioration tant attendue. Le titre, qui paraît se redresser, est nettement meilleur marché depuis quelques années – l’investisseur paie 1,1 fois la valeur comptable, contre 2,3 fois en 2010 encore. Nous continuons donc à émettre un avis positif et pourrions intégrer à terme Boskalis dans le portefeuille modèle.
Conseil: acheter
Risque: moyen
Rating: 1B
Cours: 22,98 euros
Ticker: BOKA NA
Code ISIN: NL0000852580
Marché: Euronext Amsterdam
Capit. boursière: 3,11 milliards EUR
C/B attendu 2019: 34
C/B attendu 2020: 25
Perf. cours sur 12 mois: +6%
Rendement du dividende: 2,2%
Actions européennes
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