BHP Group relève (nettement) son dividende
Les sociétés minières comme BHP bénéficieront des investissements publics destinés à soutenir la croissance économique, lesquels entraîneront une grande consommation de matières premières.
Les prix de diverses matières premières ont augmenté ces derniers mois. Le minerai de fer, matière première essentielle à la production d’acier, n’avait plus été aussi cher depuis 2011. Même constat pour le cuivre: la tonne coûte plus de 8.000 dollars, un niveau qui n’avait plus été atteint depuis 2012. Les cours du zinc et du nickel ont eux aussi augmenté considérablement. Enfin, les cours du pétrole ont été multipliés par deux depuis l’été dernier. C’est parce que les marchés anticipent une reprise de l’activité économique mondiale que les prix de ces matières premières, que produit BHP, se sont accrus.
Le groupe a publié en février les résultats du premier semestre de son exercice décalé (de juillet 2020 à juin 2021). Sur la période, son bénéfice opérationnel (Ebitda) sous-jacent a gagné 16%, à 6,04 milliards de dollars, légèrement en deçà du consensus (6,33 milliards). Toutefois, il n’avait plus été si élevé depuis sept ans. BHP est le troisième producteur mondial de fer et de cuivre. Entre juillet et décembre, les cours de ces deux matières premières se sont accrus respectivement de 33% et 28% en glissement annuel. Cette hausse fut bienvenue après la baisse des prix du charbon et du pétrole. Le bénéfice net du groupe a diminué d’un cinquième en un an, à 3,88 milliards de dollars, en raison de coûts non récurrents. BHP s’est engagé à vendre ses actifs dans le secteur du charbon au cours des deux prochaines années. S’il n’y parvient pas, la scission est une autre option.
A 11,8 milliards de dollars, la dette du groupe se situait dans le bas de sa fourchette prévisionnelle (de 12 à 17 milliards de dollars), au terme de l’exercice 2020 (30 juin). Si la direction n’a pas actualisé ce chiffre à fin décembre, elle a confirmé pouvoir rémunérer davantage les actionnaires. Le groupe versera pour 5,1 milliards de dollars de dividendes, soit 20% de plus que les prévisions moyennes des analystes et deux fois plus que l’année dernière. Et ce n’est pas tout, puisqu’il prévoit de verser davantage encore au titre de l’exercice. Un rachat d’actions fait partie des possibilités. BHP et Rio Tinto sont désormais les plus généreux payeurs de dividendes en Europe.
Les dépenses d’investissement du groupe atteindront 7,3 milliards de dollars, cette année. BHP achèvera en 2021 l’expansion de la mine de cuivre Spence, au Chili. Grâce à la construction (dont coût: 2,5 milliards de dollars) d’une usine qui traitera 95.000 tonnes de minerai par jour, la production augmentera de manière significative. Dans le même pays, Escondida, la plus grande mine de cuivre au monde, a vu sa production régresser de 5% en 2020, en raison de l’exploitation de gisements moins riches. La direction se prononcera prochainement sur la poursuite du mégaprojet de potasse Jansen, au Canada – cher à l’ex-CEO du groupe, mais BHP a déjà injecté 4,5 milliards de dollars dans la construction de la mine. Scarborough (gaz naturel) est un autre projet, qui coûtera entre 1,4 et 1,9 milliard de dollars. Le groupe s’attend à ce que les cours des matières premières restent élevés durant plusieurs trimestres.
Conclusion
Le groupe a su maîtriser sa dette, et pu relever le dividende. Une consolidation ou une baisse du cours du titre n’est pas exclure à court terme, mais elle constituerait une opportunité. Un investissement intéressant à long terme.
Conseil: acheter
Risque: moyen
Rating: 1B
Cours: 21,34 livres
Ticker: BHP LN
Code ISIN: GB00BH0P3Z91
Marché: London Stock Exchange
Capit. boursière: 108 milliards GBP
C/B 2020: 16
C/B attendu 2021: 11
Perf. cours sur 12 mois: +104%
Perf. cours depuis le 01/01: +11%
Rendement du dividende: 5,4%
Actions européennes
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