Belgacom
Le rendement net demeure intéressant
A la fin du mois dernier, les actionnaires de Belgacom ont encore pu se réjouir du dividende provisoire élevé de 1,68 EUR (brut) par action, après le versement d’un coupon intermédiaire de 0,5 EUR en décembre. A partir de 2014 cependant, l’Etat belge (actionnaire principal avec une participation de 53,5%) comme les investisseurs privés vont déchanter… Au cours des trois prochaines années en effet, le dividende sera réduit à 1,5 EUR. Pour financer le précédent dividende, Belgacom a par ailleurs dû contracter de nouvelles dettes. Fin mars, il a émis une obligation de 600 millions EUR, et le groupe a aussi sabré (sous pression politique) dans les salaires des membres de sa direction. Emprunter pour verser des dividendes ne constitue pas une stratégie durable, même si Telenet le fait depuis plusieurs années déjà. L’an dernier, les cash-flows libres de Belgacom ont reculé de 27%, à 505 millions EUR. Ce fut insuffisant, pour la deuxième année consécutive, pour pouvoir verser un dividende. Belgacom doit parallèlement investir dans la 4G, le nouveau réseau mobile qui doit rendre possible le transfert de données à haute vitesse. Au 1er trimestre du nouvel exercice, les cash-flows libres ont d’ailleurs augmenté à nouveau à 179 millions EUR, soit 30 millions de plus qu’un an plus tôt. Le rapport trimestriel contenait peu de surprises pour le reste. Le chiffre d’affaires (CA) du groupe, à 1,48 milliard EUR, a accusé un repli de 6,7% sur base annuelle, soit un peu moins que le consensus, ce qui est surtout lié à la sensible baisse du CA de Belgacom International Carrier Services ou BICS, qui fournit des “services de carrier” (traitement de communications téléphoniques internationales). BICS a été affecté par la vigueur de l’euro et plusieurs importants contrats viennent à échéance cette année. L’impact sur la rentabilité n’est pas énorme, car sur les activités de carrier, les marges sont très faibles. La division Consommateurs a vu son CA reculer de 3,1% et dans le segment des entreprises, le repli s’est limité à 2,7%. Au 1er trimestre, Belgacom a finalement su convaincre plus de nouveaux clients pour Internet et la télévision numérique. La téléphonie mobile s’est également bien portée, surtout dans le segment des entreprises. Cette tendance s’était amorcée au 4etrimestre déjà et se confirme donc. Ce sont Telenet et Proximus qui profitent donc des départs de Mobistar. Comme Telenet, Belgacom enregistre également une hausse des ventes des packages, notamment grâce aux nouveaux plans tarifaires et à un plus large choix dans la télévision numérique. L’EBITDA ou cash-flow opérationnel a reculé de 6,6%, à 412 millions EUR, mais hors éléments exceptionnels, la perte ressort à seulement 5%. En conséquence, les marges se sont maintenues au même niveau qu’un an plus tôt. En 2013, le CA du groupe s’est tassé de 2,2%. Pour cette année, sans considérer BICS, le groupe table sur un repli ultérieur de 1 à 2%. L’EBITDA, qui s’est replié de 4,9% l’an dernier, devrait à nouveau refluer de 3 à 4% en 2014. L’objectif du groupe est de renouer avec une hausse du CA et de l’EBITDA à partir de 2016.
Conclusion
Le sort de la participation de l’Etat ne sera scellé qu’après les élections. Sur le plan opérationnel, on ne doit pas attendre de surprises au cours des trimestres à venir. La valorisation (6 fois l’EBITDA) est en ligne avec celle de ses pairs, mais le rendement net de 5% demeure intéressant.
Conseil: acheter
Risque: faible
Rating: 1A
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