Bekaert, fortement sous-évaluée
Dans la série “nos valeurs favorites pour 2023”, voici Bekaert, que nous mettons en avant pour la faiblesse de sa valorisation.
Avec un chiffre d’affaires (CA) de 5,7 milliards d’euros cette année, Bekaert fait partie des numéros 1 mondiaux de la transformation du fil d’acier et des technologies de revêtement. Trente pour cent des pneus qui équipent les véhicules sur la planète sont renforcés par du fil d’acier Bekaert (40% du CA). Le groupe tire par ailleurs 35% de son CA des applications de fil d’acier destinées aux entreprises d’utilité publique et à l’industrie. Il commercialise également des produits spécialisés, comme des solutions de renforcement à faible teneur en carbone pour les constructions en béton, des solutions d’amarrage pour les parcs éoliens et des solutions d’électrolyse pour l’hydrogène. Sa filiale BBRG, enfin, est active sur le marché des cordes et des câbles.
Quel bilan tirer de 2022?
Le groupe n’est pas épargné par la conjoncture. L’envolée des prix de l’énergie et les problèmes d’approvisionnement ont propulsé ses coûts à la hausse. La demande marque le pas dans certaines régions clés; le marché chinois du pneu, en particulier, a souffert des innombrables confinements locaux. Pour faire face à l’inflation, Bekaert a pratiqué des augmentations de prix disciplinées, qui lui ont toutefois coûté des parts de marché: entre janvier et septembre, son CA a bondi de 22% grâce aux relèvements tarifaires, mais les volumes ont reculé de 7,5%. La marge bénéficiaire de l’exercice devrait céder 150 points de base, soit un résultat opérationnel sous-jacent de 450 millions d’euros. C’est 10% de moins qu’en 2021, mais bien mieux que le consensus.
Qu’attendre de 2023?
Le marché restera difficile, surtout au 1er semestre. Alors que l’économie souffre du resserrement de la politique monétaire de la plupart des banques centrales, les prix de l’énergie restent élevés. En Europe et en Amérique latine notamment, la demande s’essouffle. En Chine, la production automobile s’est accélérée après l’été mais tant que le pays visera une politique zéro covid, toute reprise sera illusoire. Côté coûts, on constate un certain assouplissement. Les prix des matières premières, en particulier, n’augmentent plus. Comme on ne change pas une formule qui gagne, Bekaert continuera à répercuter l’inflation des coûts sur ses prix, tout en travaillant sur ses fondamentaux. Dès que les conditions s’amélioreront, sa marge bénéficiaire devrait se redresser, pour atteindre le niveau visé de 9-11% sur l’ensemble du cycle conjoncturel. Les bénéfices resteront sous pression en 2023 mais si au 2e semestre le cycle s’éclaircit, CA et marges pourraient se redresser rapidement.
Pourquoi la valeur compte-t-elle parmi nos favorites pour 2023?
A cause, surtout, de la faiblesse de sa valorisation. Au vu des bénéfices escomptés pour cette année, le ratio cours/bénéfice plafonne à 5,5 et la valeur de l’entreprise (EV) ne dépasse pas 4 fois le cash-flow opérationnel. Bekaert est donc évaluée comme une entreprise très cyclique, en proie à des conditions de marché difficiles. Cette vision est trop sombre. Les efforts consentis ces dernières années la rendent beaucoup plus résistante aux hausses de coûts et aux hésitations des marchés finaux. Même en cette année compliquée, son bénéfice excède toujours 6 euros par action; il devrait pouvoir se maintenir au-dessus de 5 euros en 2023. Le marché sous-estime la résilience de Bekaert et ne tient pas compte du potentiel de gain qui l’attend une fois l’économie relancée. Appliquée au creux dans le cycle de gain, la faible valorisation offre une excellente fenêtre d’entrée.
Conseil: acheter
Risque: moyen
Rating: 1B
Cours: 32,8 euros
Ticker: BEK BB
Code ISIN: BE0974258874
Marché: Euronext Bruxelles
Capit. boursière: 1,94 milliard EUR
C/B 2021: 5,5
C/B attendu 2022: 7
Perf. cours sur 12 mois: -8%
Perf. cours depuis le 01/01: -20%
Rendement du dividende: 4,5%
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