Balta a étoffé ses liquidités
Jusqu’à ce qu’éclate la crise, il était permis de penser, au vu des résultats des mois de janvier et février, que le pire, sur le plan opérationnel, était passé, pour le groupe. Il est, heureusement, parvenu à conclure un accord avec ses principaux créanciers.
Depuis l’éclatement de la crise sanitaire, tout le monde, au sein du groupe Balta, est sur le pont. La direction, qui accorde désormais la priorité à la gestion des liquidités, a adopté un train de mesures destinées à réduire les dépenses. Six des huit usines belges ont provisoirement fermé leurs portes et en Europe (Belgique, France, Allemagne et Royaume-Uni), le personnel a été mis au chômage temporaire. En levant, mi-mars, dès le constat de la pandémie, une facilité de crédit renouvelable de 72,7 millions d’euros en Europe et aux Etats-Unis, Balta a pu étoffer ses liquidités. Le groupe a par ailleurs conclu un accord avec ses principaux créanciers, en vertu de quoi les banques ont accepté que jusqu’à la fin du deuxième trimestre de 2021, le calcul des covenants bancaires tienne compte des répercussions de la crise sanitaire.
Le groupe avait achevé le dernier exercice sur une dette financière nette correspondant à quatre fois le cash-flow opérationnel (Ebitda); six mois plus tard, son taux d’endettement est passé à 5,9 fois l’Ebitda, compte non tenu de la norme IFRS 16, applicable aux contrats de location. Cette norme incluse, l’endettement net s’élevait fin juin à 320,3 millions d’euros (fin mars, 326,6 millions d’euros; fin 2019, 313,7 millions); ce n’est donc pas lui, mais bien la chute de l’Ebitda, qui a poussé le ratio vers le haut. Balta avait pourtant acté au cours des deux premiers mois de l’année une hausse de son chiffre d’affaires (CA) et surtout, une amélioration sensible de sa rentabilité. Mais le confinement est passé par là, faisant plonger au premier semestre le CA organique (avant acquisitions et cessions) de 24,7% (de 351,4 à 266,4 millions d’euros).
Les pôles Tapis tissés et Résidentiel souffrent particulièrement (tassement de leurs ventes de 29,6% et de 27,7% respectivement). Seule l’activité commerciale, qui a réussi à limiter à 13,7% la perte de son CA, s’en sort honorablement. Malgré les économies de coûts, l’essoufflement des ventes compromet fortement la rentabilité. L’Ebitda ajusté a reculé de 51%, de 37,3 à 18,3 millions d’euros, au premier semestre. La marge d’Ebitda (cash-flow opérationnel/CA) est tombée de 10,6% à 6,9%. Avec un effondrement de 88,5% de son Ebitda (de 9,2 à 1 million d’euros) et un recul de 7,6% à 1,27% de sa marge d’Ebitda, Tapis tissés est, là aussi, en queue de peloton. La division commerciale ne cède, elle, “que” 27,5% sur son Ebitda (de 19,2 à 13,9 millions d’euros), soit un passage de 16,5% à 13,9% de sa marge d’Ebitda. L’Ebitda de l’activité résidentielle s’effondre de 60,9% (de 7,9 à 3,1 millions d’euros), à quoi correspond une chute de 7,8% à 4,2% de la marge d’Ebitda. NEXT, le programme destiné à améliorer la rentabilité du groupe, dont l’exécution avait été interrompue en raison de la pandémie, a repris début juillet. Tout en s’abstenant d’émettre des pronostics pour l’exercice, la direction espère que la production tournera à nouveau à 85% de sa capacité au quatrième trimestre.
Conclusion
La situation n’est facile pour personne, mais moins encore pour les entreprises à la fois très endettées et peu rentables. Attendons de voir ce qu’il advient d’actions comme celle de Balta car bien qu’elles soient (très) faiblement valorisées, la sérieuse dilution qu’engendrerait une augmentation de capital pourrait réduire cet avantage à néant.
Conseil: conserver/attendre
Risque: élevé
Rating: 2C
Cours: 1,06 euro
Ticker: BALTA BB
Code ISIN: BE0974314461
Marché: Euronext Bruxelles
Capit. boursière: 38,1 millions EUR
C/B 2019: 6
C/B attendu 2020: –
Perf. cours sur 12 mois: -60%
Perf. cours depuis le 01/01: -62%
Rendement du dividende: –
Actions belges
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