Balta: 2020, l’année du retour en grâce
La rédaction de l’Initié de la Bourse a sélectionné ses dix valeurs favorites pour 2020. Le Groupe Balta est l’une d’entre elles. Son cours intègre une grande dose de pessimisme. Le fabricant de moquettes et tapis pourrait être la proie d’un rachat.
Le Groupe Balta, acteur majeur du revêtement de sol textile, vend ses produits dans plus de 130 pays. Il compte quatre divisions: les tapis tissés (Balta Home), la division résidentielle (moquette et dalles vendues sous les marques Balta Carpets, ITC et Balta Carpet Tiles), la division commerciale (modulyss, Arc Edition et Bentley) ainsi que la division des solutions non tissées (Captiqs). Entré à la cote d’Euronext Bruxelles à l’aube de l’été 2017, Balta signe depuis un parcours boursier peu reluisant. Le cours a en effet été sous pression dès le premier jour de cotation et n’a jamais atteint le prix fixé pour l’introduction en Bourse (IPO), à 13,25 euros; il a perdu plus de 80% en plus de deux ans.
Quel bilan tirer de 2019?
L’année 2019 n’a pas apporté d’amélioration globale. Le redressement du chiffre d’affaires (CA) est encourageant, mais le bénéfice déçoit toujours. Au 3e trimestre, le CA du groupe était en hausse de 3% par rapport au même trimestre de l’année précédente. La croissance organique représentait 1,7%, les effets de change 1,3%. Le CA a toutefois progressé plus lentement qu’au 1er semestre (+9,2%), si bien qu’après les neuf premiers mois de l’année, elle atteignait 7,2% (à 507,0 millions d’euros). Sur les six premiers mois, c’est la division des tapis tissés qui avait tiré le CA, avec une hausse de 18,9% imputable surtout aux parts de marché regagnées aux Etats-Unis; au 3e trimestre, elle n’a plus fait état que d’une légère hausse (+0,4%). La division commerciale a, elle, brillé sur la période: la poursuite de la croissance outre-Atlantique a largement contribué à la hausse de son CA de 7,1%. Grâce au renforcement des stocks des clients britanniques dans la perspective du Brexit, le CA de la division résidentielle a cessé de reculer. Malheureusement, la progression de 3% enregistrée ne s’est pas traduite par une hausse du cash-flow opérationnel (Ebitda) ajusté. En termes comparables, ce dernier recule de 7%, à 17,3 millions d’euros (hors prise en compte des normes IFRS16 sur les contrats de leasing), et la marge d’Ebitda, de 12,3 à 11,1%. Fin septembre, elle s’établissait à 10,8%, contre 11,8% sur la période janvier-septembre 2018.
Qu’attendre de 2020?
Les grands défis de 2020 seront le redressement du CA et le retour à la rentabilité. Le CEO, Cyrille Ragoucy, nommé d’abord à titre provisoire, puis définitif, pour remplacer Tom Debusschere, limogé après les semestriels de 2018, tente d’endiguer le plongeon et de renouer avec la rentabilité grâce au programme NEXT, qui repose sur trois grands piliers: croissance durable, rayonnement commercial et réduction des coûts. Pour 2019, le groupe escompte un Ebitda stable. Les marges bénéficiaires devraient s’améliorer en 2020 – un redressement nécessaire au vu de l’endettement élevé (3,9 fois l’Ebitda), qui n’a pas diminué en 2019.
Pourquoi la valeur compte-t-elle parmi nos favorites pour 2020?
Depuis l’IPO, le marché a perdu confiance dans l’action et fuit le titre. Sur le plan opérationnel, le pire semble derrière nous. A un peu plus de cinq fois le rapport entre la valeur de l’entreprise et l’Ebitda, la valorisation nous paraît très raisonnable. Pour une entreprise rentable, une valorisation proche de 0,4 fois la valeur comptable est vraiment bon marché. Nous tablons pour notre part sur un redressement. Attention, au vu des activités (cycliques) de l’entreprise et de son fort endettement, le risque est plus élevé que la moyenne.
Conseil: acheter
Risque: élevé
Rating: 1C
Cours: 2,55 euros
Ticker: BALTA BB
Code ISIN: BE0974314461
Marché: Euronext Bruxelles
Capit. boursière: 92 millions EUR
C/B 2018: 23
C/B attendu 2019: 21
Perf. cours sur 12 mois: -25%
Rendement du dividende: –
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