argenx: trois nouvelles encourageantes
A l’occasion de sa journée R&D, à New York, le 22 mai, l’entreprise belge a envoyé un triple message.
Tout d’abord, le développement de ses molécules évolue conformément aux prévisions. Les fers de lance en sont les anticorps ARGX-113 (efgartigimod) et ARGX-110 (cusatuzumab).
Pour traiter la myasthénie, maladie des muscles, l’efgartigimod fait actuellement l’objet d’une étude de phase III. Le recrutement suit son cours et les résultats sont attendus pour 2020. En cas d’issue favorable, les demandes d’approbation devraient être introduites au 1er semestre de 2021 aux Etats-Unis, au Japon et en Europe. La molécule pourrait alors être mise sur le marché américain fin 2021. Au 3e trimestre, son efficacité thérapeutique (étude de phase III) sur des patients atteints du purpura thrombopénique immunologique (PTI), une maladie rare du sang, sera évaluée. La molécule fait par ailleurs l’objet d’un essai de phase II, dont les résultats sont attendus en 2020, sur des patients atteints du pemphigus vulgaire, maladie rare de la peau. Pour traiter la polyneuropathie démyélinisante inflammatoire chronique (PDIC), maladie neurologique, la posologie optimale de l’efgartigimod (phase II) sera recherchée cette année. Les résultats d’une étude de phase I au cours de laquelle la molécule est administrée par voie sous-cutanée (technique Enhanze, au sujet de laquelle argenx a récemment conclu un accord de licence avec Halozyme), seront annoncés avant la fin de l’année. En 2020, l’efgartigimod sera testé sur une cinquième pathologie.
argenx attend également beaucoup du cusatuzumab. Son efficacité sur la leucémie aiguë myéloblastique (LAM) sera évaluée (phase II) au 2e semestre et les résultats pourraient ouvrir la voie à une demande d’enregistrement. Janssen, partenaire d’argenx, dispose d’un plan ambitieux pour la molécule; le projet, qui s’étendra sur les 12 à 18 prochains mois, devrait aboutir à sa mise sur le marché en 2023.
ARGX-117 et ARGX-118
Le deuxième message concernait sa fructueuse collaboration avec des universitaires du plus haut niveau au sein de l’Innovative Access Program (IAP): elle se poursuit. De cette collaboration sont nées deux nouvelles molécules prometteuses: l’ARGX-117 et l’ARGX-118.
L’ARGX-117 traiterait le déficit en protéines C2. A l’instar de l’efgartigimod (qui agit sur les anticorps IgG), la molécule est un anticorps auto-immun. Le premier essai clinique devrait démarrer au 1er trimestre de 2020. argenx ne change pas de stratégie: dès qu’un essai de phase II aura été concluant (proof of concept), la même molécule sera testée sur des pathologies analogues. L’entreprise a déjà pris une licence sur l’Enhanze de Halozyme pour l’ARGX-117.
L’anticorps ARGX-118 agirait sur la galectine-10, protéine qui intervient dans la formation de bouchons muqueux persistants. Son développement commencera un an au moins après celui de l’ARGX-117. La molécule pourrait permettre d’effectuer une percée dans le traitement de l’asthme. Le projet consiste à la tester d’abord dans des indications mineures, puis d’envisager la suite (avec ou sans partenaires) en fonction des données cliniques ainsi recueillies. argenx se consacre par ailleurs pleinement au développement de l’ARGX-119 et de l’ARGX-120.
“argenx 2021”
Le troisième message avait trait à la vision “argenx 2021”. La direction a l’intention de développer, d’ici deux ans, une entreprise spécialisée dans l’immunologie entièrement intégrée et qui serait dotée d’une double franchise commerciale – affections musculaires (efgartigimod) et sanguines (cusatuzumab et efgartigimod). Le groupe a à cet effet recruté des managers expérimentés.
Ces informations réjouissantes nous incitent à conserver notre position résiduelle. Le potentiel demeure à nos yeux résolument haussier, mais compte tenu de la conjoncture boursière, nous nous contentons pour l’instant de confirmer notre conseil (conserver, rating 2C).
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