Ageas: l’héritage Fortis enfin réglé

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Le programme de rachats d’actions et le rendement du dividende soutiennent le titre d’Ageas, dont la valorisation est pour l’heure acceptable.

Le 13 juillet, la cour de justice d’Amsterdam a déclaré contraignante la transaction proposée par Ageas, héritier juridique de Fortis, aux principaux groupes de défense des anciens actionnaires. L’indemnisation est fixée à 1,3 milliard d’euros (100 millions de plus que dans la première mouture), avec une indemnité de base pour quiconque, plaignant ou non, a acheté ou détenu des actions pendant trois périodes spécifiques en 2007 et 2008. A cela s’ajoute une somme de 950 euros au plus pour les personnes qui ont détenu des actions à n’importe quel moment entre le 28 février 2007 et le 14 octobre 2008. Enfin, un dédommagement supplémentaire est accordé aux actionnaires qui ont entamé une procédure judiciaire en Belgique ou aux Pays-Bas avant le 24 mars 2017. Les formalités de remboursement suivent leur cours. Les demandes peuvent être introduites jusqu’au 28 juillet 2019.

Les incertitudes juridiques étant levées, S&P a revu sa note de BBB à A (+3 échelons), ce qui laisse une marge pour des acquisitions. D’après Connect21, le plan stratégique 2019-2021, Ageas ira chercher la croissance sur les marchés émergents d’Asie où elle est d’ores et déjà active ainsi que dans les assurances non-vie, principalement. Elle a d’ailleurs annoncé, en octobre, la vente, pour 152 millions d’euros (plus-value de 35 millions), de ses 33% de participation dans l’assureur-vie luxembourgeois Cardif Lux Vie à BNP Paribas Cardif et l’achat, pour 186 millions d’euros, d’une participation de 40% dans l’assureur sur la vie indien Royal Sundaram General Insurance (RSGI). Ce prix (40 fois le bénéfice escompté pour 2018) a étonné, mais le bénéfice net de RSGI progresse de 55% en moyenne depuis trois ans. L’acquisition, qui s’inscrit dans le droit fil de la stratégie de croissance d’Ageas, est complémentaire de son activité d’assurance-vie en Inde. Elle n’empêchera pas la poursuite du programme de rachats d’actions propres, pour un montant de 200 millions d’euros (2,1% de la valeur boursière actuelle). Sauf acquisition majeure, Connect21 évoque des rachats d’actions propres pour 150 millions d’euros par an au minimum sur les trois prochaines années. Le bénéfice net par action doit augmenter de 5 à 7% par an, et 50% au moins du bénéfice net retournera aux actionnaires sous la forme de dividendes.

Le dividende brut s’élève depuis deux ans à 2,1 euros par action, soit un rendement brut de 5,4%. Sur le plan opérationnel, 2018 fut une année en demi-teinte. Le résultat net des assurances a cédé 3%, à 664 millions d’euros, après neuf mois. En cause, notamment: les intempéries du printemps (60 millions) et le climat boursier. L’encaissement brut (sur la base d’une participation de 100% partout) a progressé de 1%, à 27,4 milliards d’euros (+3% à cours de change constants). La marge sur les produits à taux garanti (branche 21) est passée de 106 à 93 points de base (objectif: de 85 à 95 pour 2019-2021), tandis que celle sur les produits de la branche 23 se stabilisait à 26 points de base (objectif: de 30 à 40). Le ratio combiné (rapport entre les coûts et l’encaissement net) a légèrement reculé, de 94,9 à 95,1% (objectif: 96%). A 205,5%, le ratio Solvency II pour les assurances demeure excellent (minimum: 175%).

Conclusion

Le douloureux passé peut enfin être oublié. Le titre recule depuis quelques mois sous l’effet conjugué de la baisse des taux et du climat boursier, mais le programme de rachats d’actions et le rendement du dividende le soutiennent. La valorisation est correcte. Nous confirmons notre conseil.

Conseil: conserver/attendre

Risque: moyen

Rating: 2B

Cours: 38,61 euros

Ticker: AGSN BB

Code ISIN: BE0974264930

Marché: Euronext Bruxelles

Capit. boursière: 7,8 milliards EUR

C/B 2017: 14

C/B attendu 2018: 9,5

Perf. cours sur 12 mois: -9%

Rendement du dividende: 5,4%

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