Aecom, durable et prévisible
Les grands projets de construction se veulent désormais plus verts qu’imposants. Cette évolution joue en faveur d’Aecom, dont les résultats sont par ailleurs très prévisibles.
Aecom, qui compte parmi les plus grands groupes d’ingénierie américains, est notamment connu pour sa contribution à des projets prestigieux, comme la construction du One World Trade Center et de stades de grandes équipes sportives. Avec un chiffre d’affaires (CA) de 13,2 milliards de dollars (USD) par an, il est plus de trois fois plus grand que le néerlandais Arcadis, par exemple. Aecom est actif dans une variété de segments, dans le monde entier. Il est surtout présent sur le marché américain (53% de son CA), où il bénéficie de l’accélération des investissements dans les infrastructures décidée il y a plus d’un an par Joe Biden.
Le large éventail d’activités et la durée de la plupart des projets se traduisent par une évolution prévisible des résultats. Au cours de l’exercice décalé clos en septembre, les commandes relatives à l’ensemble des projets sur lesquels Aecom travaille ont dépassé 19 milliards USD, ce qui lui permet de disposer d’une large marge de manoeuvre en cas de ralentissement. Le risque de dépassement des coûts est de surcroît couvert.
Développement durable
Le développement durable est depuis des années un des fers de lance de la stratégie du groupe, dont l’expertise dans ce domaine est extrêmement pointue. Il peut par exemple calculer les retombées précises sur la faune et la flore de l’installation d’un parc éolien marin, ou conseiller les entreprises de construction sur la meilleure façon d’épargner la vie marine locale pendant les travaux. Sur terre aussi, il se distingue par son approche respectueuse de la biodiversité. Cette expertise n’est pas encore toujours décisive pour l’obtention de nouveaux contrats, mais les réglementations en la matière se font de plus en plus strictes. L’attention se déplaçant progressivement des émissions de CO2 vers la biodiversité, Aecom dispose d’un avantage évident.
Solidité financière
De 1,1 milliard USD en fin d’exercice, la dette nette du groupe est à peu près équivalente à son cash-flow opérationnel. Aecom a donc de quoi financer des acquisitions petites à moyennes, ou gâter ses actionnaires. Il verse des dividendes depuis l’an passé et vient d’augmenter le dividende trimestriel de 20%, à 0,18 USD par action. Il rachète en outre chaque année pour des centaines de millions d’actions propres.
La croissance des bénéfices s’explique par l’augmentation du CA (+5-8% par an) et de la marge bénéficiaire. En hausse chaque année depuis 2018 (8,7% à l’époque), la marge était de 14,2% au cours du dernier exercice; elle devrait atteindre cette fois 14,6%, soit un bénéfice de 3,75 USD par action, qui devrait passer à 4,75 USD l’an prochain. A l’heure où peu d’entreprises osent prévoir à trois mois, voilà un argument de poids. Mais cette prévisibilité coûte cher: l’action se négocie à 22 fois les bénéfices escomptés pour 2023 (17,5 fois, pour 2024), ce qui la fragiliserait en cas de coup dur.
Conclusion
Le bénéfice par action affiche une croissance à deux chiffres. Si le rendement en dividende (0,9%) n’a rien d’extraordinaire, ses 20% d’augmentation, en revanche, sont remarquables. Le cash-flow disponible (585,6 millions USD en 2022) étant généralement bien supérieur au bénéfice net ajusté (495,1 millions), le dividende pourrait rapidement augmenter ces prochaines années. Ce qui, associé à son profil durable, fait d’Aecom un investissement intéressant.
Conseil: acheter
Risque: moyen
Rating: 1B
Cours: 82,07 dollars
Ticker: ACM US
Code ISIN: US00766T1007
Marché: NYSE
Capit. boursière: 11,38 milliards USD
C/B 2021: 25
C/B attendu 2022: 22
Perf. cours sur 12 mois: +11%
Perf. cours depuis le 01/01: -3%
Rendement du dividende: 0,9%
Actions américaines
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