S’attaquer au moteur de recherche de Google, mission impossible pour ses concurrents ?
“C’est le web de Google”, lance le CEO de Microsoft lors du procès antitrust qui se déroule actuellement aux États-Unis. La dominance de Google est telle que gagner des parts de marché dans le domaine des moteurs de recherche semble très compliqué. L’IA pourrait davantage consolider le monopole de Google.
Satya Nadella, PDG de Microsoft s’est exprimé lors du procès du gouvernement contre Google, aux États-Unis, ce lundi. Washington accuse Alphabet, qui vient de fêter son quart de siècle, de pratiques antitrust concernant son monopole dans le domaine des moteurs de recherche. Certains accords qui font de Google le moteur de recherche par défaut sur différents appareils sont notamment dans le viseur. Cela créerait un cercle vicieux où Google devient de plus en plus dominant.
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Nadella n’y va pas de main morte. “Tout le monde parle du web ouvert, mais en réalité c’est le web de Google”, dénonce-t-il, relayé par CNBC. Il souligne notamment le fait que tous les annonceurs et éditeurs façonnent leur contenu pour qu’il corresponde aux codes de Google, par exemple en l’optimisant pour qu’il se retrouve en haut des résultats. Les concurrents n’ont que peu de place et font face à de nombreux obstacles dans ce marché, sait Nadella.
Il reproche aussi à Google de ne pas avoir suivi les demandes de Bing pour une meilleure interopérabilité entre les services de publicité. Il voulait par exemple donner la possibilité aux annonceurs de lancer une campagne qui puisse passe d’un moteur de recherche à l’autre.
Deal avec Apple
Google a par exemple un deal avec Apple, qui instaure son moteur de recherche comme élément par défaut sur les appareils à la pomme. Pour chiper cette position confortable à son concurrent, Microsoft voulait conclure ce même accord avec Apple, pour son moteur de Bing, retrace Nadella également. Il était prêt à débourser des milliards de dollars et des discussions étaient en cours. Mais cela n’a jamais abouti.
C’est que changer les paramètres par défaut serait très compliqué, car “ils sont tous bloqués”, selon Nadella. La liberté de choix des utilisateurs, malgré ces éléments installés par défaut, serait ainsi “une idée complètement fausse”.
L’IA pourrait compliquer les choses
Bing, le moteur de recherche de Microsoft, notamment valeur par défaut sur Edge, le navigateur de Microsoft, n’est pas très populaire, on le sait. Nadella admet d’ailleurs que Bing est un “acteur avec une part de marché très, très petite” (9% en juillet, selon Statista, contre plus de 80% pour Google). Il concède même que le mot le plus cherché sur Bing est “Google”. Les utilisateurs peuvent donc contourner ce paramètre par défaut.
Pour gagner plus de parts de marché, Bing a été boosté à l’IA, avec ChatGPT, en mai. Le bot conversationnel est désormais disponible sur Bing directement, faisant des recherches pour les utilisateurs. Un changement vu comme une révolution qui pourrait remplacer les moteurs de recherche, mais qui n’a pas vraiment révolutionné sa part de marché.
Pour l’avenir, Nadella craint que la position dominante de Google sur le web pourrait déborder sur le domaine de l’IA et couper l’herbe sous les pieds de Microsoft et OpenAI (créateur de ChatGPT, dans lequel Microsoft a investi). Concrètement, il a peur que Google interdise l’accès à YouTube et au contenu disponibles via son moteur de recherche aux bots autres que les siens. ChatGPT et consorts perdraient donc cette importante source pour s’entraîner et les bots de Google, comme Bard, deviendraient les maîtres du jeu. Faire du progrès dans le domaine de la recherche en ligne deviendrait ainsi “encore plus un cauchemar”.
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