Pour les start-up belges, les investisseurs étrangers sont utiles

Selon Richard Wiseman (Goldman Sachs AM), cette tranche d'âge va devenir celle qui gagnera le plus d'argent sur l'ensemble de la planète. © Getty

Rien que sur les six premiers mois de l’année, le “marché” du financement de start-up a dépassé les 340 millions d’euros, d’après nos estimations, si l’on tient compte exclusivement des start-up ayant communiqué leurs levées de fonds.

Un montant en constante progression puisque, dans une étude publiée fin 2018 par le cabinet Avolta Partners portant sur les trois années précédentes, le marché belge du capital-risque était passé, entre 2015 et 2017, de 135 à 206 millions d’euros. Il faut dire que quelques start-up emblématiques, comme Collibra et Showpad, ont contribué à pas loin de la moitié des fonds levés (respectivement 100 et 61 millions d’euros).

Reste une tendance lourde : lors des grosses levées (les séries A, B ou C) la majorité des fonds viennent de l’étranger. Pour 2017, Avolta Partners chiffrait à 52% la proportion des fonds étrangers investis dans les start-up du numérique. Parmi ces fonds en provenance de l’étranger, 40% venaient des Etats-Unis, 25% du Royaume-Uni, 10% des Pays-Bas et 9% de France. De plus en plus de fonds célèbres lorgnent désormais nos jeunes pousses : Index Ventures, Kima Ventures, Dawn Capital, Battery Ventures, etc. S’il est trop tôt pour connaître le pourcentage de fonds étrangers intervenant dans les levées de fonds réalisées par les start-up pour 2019, il y a fort à parier que la tendance se renforce. Il n’y qu’à voir le profil des principaux investisseurs lors du dernier tour réalisé par Collibra, la seule licorne belge du numérique : Index Ventures, Battery Ventures, Iconiq Capital et Capital G (Google), etc. Tous étrangers !

Dans les secteurs traditionnels, chaque fois qu’un de nos fleurons se fait racheter par un groupe ou un investisseur étranger, des voix s’élèvent pour le regretter. Il en va différemment dans l’univers start-up : les entrepreneurs se réjouissent de pouvoir aligner ces grands noms étrangers à leur levée de fonds. Pour l’avocat Thierry Bosly (White & Case LLP), cela n’a rien de surprenant car les fondateurs ne trouvent pas les fonds en Belgique. ” Le marché du capital-risque et du private equity a fortement évolué ces dernières années, analyse l’avocat. Avant, on attendait de l’argent et c’est tout. Désormais, les fondateurs se disent qu’il y a une utilité à avoir des étrangers dans leurs tours de table. Ils cherchent une vision et une expérience différente, l’ouverture d’un carnet d’adresses et des contacts utiles. ”

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