Réunion sous haute tension entre les syndicats et la direction

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Les syndicats et la direction de Delhaize se sont réunis mardi matin à l’occasion d’un conseil d’entreprise extraordinaire, deux semaines après l’annonce de la volonté du groupe de franchiser ses 128 magasins encore en gestion propre. La réunion, “tendue” selon les syndicats, n’a pas laissé entrevoir le début d’une éclaircie dans le ciel de l’enseigne au lion.

Les syndicats dénoncent l’absence de dialogue social dans le chef de la direction. “Le blocage est total, donc la mobilisation se poursuit”, a indiqué à l’agence Belga Myriam Djegham, secrétaire permanente du syndicat CNE.

Selon la syndicaliste, la direction “a refusé toute négociation”. Même son de cloche du côté de la présidente du SETCa, Myriam Delmée. “La direction a été hermétique à nos revendications”, a-t-elle déploré. “Le passage sous franchise constitue une solution inaudible”, a-t-elle encore martelé.

Poursuivre l’exécution de leur plan d’actions

Face à cette paralysie, les syndicats comptent poursuivre l’exécution de leur plan d’actions, en veillant à ce que ces dernières “soient diversifiées”, a précisé Mme Djegham. “La lutte sera longue face à ce géant de la distribution.” Par ailleurs, des agents de sécurité étaient présents pour assurer la sécurité de tout le monde. Cette mesure entrée en vigueur en début de semaine prouve, selon la syndicaliste, “que la direction ne s’attendait pas à une telle mobilisation des travailleurs”.

Les représentants du personnel de la chaîne de supermarchés et le gouvernement wallon se sont réunis il y a deux semaines, en espérant que le monde politique “pose des actes face à l’attitude des multinationales qui abusent de la loi”. Toutefois, “c’est le gouvernement fédéral qui dispose des leviers pour agir”, a cadré Mme Delmée, ajoutant que les syndicats étaient en contacts réguliers avec le ministre de l’Emploi Pierre-Yves Dermagne.

Marge de négociations étroite

Un troisième et dernier conseil d’entreprise extraordinaire est prévu mardi prochain. La marge de négociations semble étroite, selon les syndicats. Depuis l’annonce de la direction du groupe alimentaire de franchiser ses 128 magasins intégrés, la grogne monte parmi les syndicats, qui exigent le maintien des magasins intégrés, l’engagement sous contrat des faux indépendants et des recrutements supplémentaires afin de diminuer la charge de travail. La semaine passée, le conseil d’entreprise s’était soldé par un constat de blocage total. Les syndicats se sont accordés sur un plan d’action qu’ils entendent déployer au cours des prochaines semaines.

Clarinval regrette les caricatures et demande plus de flexibilité de l’emploi

Le ministre des Indépendants et PME David Clarinval (MR) a regretté mardi matin au micro de Bel RTL les “caricatures” qui circulent selon lui sur les conditions de travail chez les franchisés de la grande distribution.

“J’entends certains syndicats qui disent que ce sont des esclavagistes, des sous-employeurs. C’est scandaleux, ce n’est pas du tout le cas”, a avancé le ministre libéral.

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