Les négo wallonnes entrent dans la dernière ligne droite
MR et Engagés finalisent la Déclaration de politique générale après avoir rencontré pendant deux semaines plus de 300 acteurs de la société civile. Une première fumée blanche pourrait même apparaître ce vendredi. Le temps presse : la question des finances publiques doit être pris le plus rapidement possible à bras-le-corps.
Des négociations sous le signe de l’écoute : c’est en tout cas le message que veulent faire passer le MR et les Engagés. Après deux semaines de consultation, qui, entend-on, se sont bien passées dans l’immense majorité des cas, le binôme a invité les citoyens à lancer leurs propositions pour simplifier la paperasse administrative. “Pour un choc de simplification” : que cette volonté d’écoute soit feinte ou réelle, elle provoque quelques moqueries de la part des adversaires politiques, qui rappellent, à juste titre, que Mathieu Michel (MR), au fédéral, et Valérie De Bue (MR), en Wallonie, disposaient tous les deux du portefeuille de la Simplification administrative dans leurs compétences.
Cette capacité du MR à faire croire qu’il n’était pas dans quasiment toutes les majorités, sous la précédente législature, se retrouve également dans la thématique du Plan de relance, qui d’après plusieurs sources, n’en était pas vraiment un. Les mesures one shot pour booster la productivité ont souvent fait place à du saupoudrage, avec des dépenses récurrentes qui n’ont rien à voir avec de la relance. Les Engagés sont tombés des nues. Le président du MR aussi, apparemment.
Des finances à rapidement surveiller
La semaine dernière, le CERPE, le Centre de recherche en économie régionale et politique de l’UNamur, a mis un chiffre sur ce que beaucoup de monde savait : à politique inchangée, la dette wallonne devrait dégringoler de 10 milliards d’euros entre 2024 et 2029, passant de 28,3 milliards à 38,7 milliards d’euros.
Le plus embêtant, c’est que les charges d’intérêts auront quasiment doublé : de 522 millions d’euros en 2024 à 982 millions d’euros en 2029. Cela nécessitera pas moins de 6% des recettes wallonnes. Rappelons que depuis 2017, la dette wallonne, plombée par les crises, a presque doublé, selon la Cour des comptes. Le ratio dette/recette, qui prévaut en Région pour absence de PIB, devrait basculer à 220% d’ici 2029, contre 60% pour la Flandre.
Les négo
Peu de choses concrètes filtrent des négociations en cours, ce qui est toujours bon signe. MR et Engagés disent vouloir rendre les dépenses plus efficaces et booster la compétitivité de la Région wallonne, en favorisant les entreprises. Malgré tout, beaucoup de leviers financiers se trouvent au niveau fédéral.
La simplification des institutions et la réduction du nombre de mandats et postes ministériels a également été annoncée. Mais MR et Engagés oseront-ils toucher aux provinces, un niveau de pouvoir qui sert souvent de refuge politique ?
Quant à la réduction des droits de succession, des droits d’enregistrement et du précompte immobilier, le duo marche sur des œufs : difficile d’y toucher sans dégrader considérablement les finances publiques.
Mais c’est l’optimisme qui prévaut. Avec des négociations qui entrent dans leur phase finale, entend-on. Une première fumée blanche pourrait arriver vendredi, avant de conclure semaine prochaine, pour une prestation de serment avant le 21 juillet. Il en sera de même pour les négociations en Fédération Wallonie-Bruxelles qui se font en parallèle.
Et les ministres-présidences ? Du côté wallon, Georges-Louis Bouchez n’exclut rien, mais se voit rester président du MR à plein temps. Les noms d’Adrien Dolimont (MR) et de Pierre-Yves Jeholet (MR) sont fréquemment cités, plus rarement ceux de Florence Reuter ou Diana Nikolic. Cela ouvrirait en tout cas la voie à un Engagé pour décrocher la ministre-présidence de la Fédération Wallonie-Bruxelles. François Desquesnes et Vincent Blondel sont cités, tout comme le moins connu Benoît Dispa, bourgmestre de Gembloux.
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