Un axe CD&V – MR à la base de la coalition fédérale? Un Olivier francophone? Faites vos jeux

Georges-Louis Bouchez et Sammy Mahdi. BELGA PHOTO ERIC LALMAND
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Les paris penchent vers une Vivaldi 2 après le scrutin du 9 juin. Voire une version amendée avec la N-VA. Chrétiens-démocrates et libéraux pourraient refaire le coup de 2019.

Bart De Wever, président de la N-VA, est convaincu qu’une Vivaldi 2 est sur les rails, qui associerait socialistes, libéraux, écologistes et les deux familles ex-chrétiennes. Dans un entretien accordé à l’hebdomaire Humo, cette semaine, il prétend même que ce serait déjà signé entre CD&V, Engagés et MR. “Intox!!”, réagit, points d’exclamation à la clé, le président des Engagés, Maxime Prévot, au Standaard.

Sammy Mahdi, son homologue du CD&V, préfère utiliser une formule de style pour lui répondre: “Je préfère former un axe avec Les Engagés et le MR plutôt que de lier mon sort à celui du PS, comme le fait la N-VA“. Une manière de renvoyer la N-VA à sa volonté de mettre en place une “nouvelle Belgique” avec les socialistes. La déclaration en question a été relayée sur les réseaux sociaux par Georges-Louis Bouchez, président du MR. Un signe?

D’autant que dans le même temps, du côté francophone, cela part dans tous les sens, avec la crise potentielle en Fédération Wallonie-Bruxelles et les “avances” démenties du PS au PTB.

Un “remember” de 2019

Un “axe” CD&V – MR, cela fait fortement songer à 2019, l’année où le PS avait formé ses coalitions dans les Régions francophones, tandis que le MR avait mis en place la Suédoise fédérale, avec la N-VA. En plein campagne, les présidents du MR et du CD&V de l’époque, Charles Michel et Wouter Beke, avaient accordé des interviews communes pour quasiment faire part d’une alliance pré-électorale. Les deux hommes avaient, dans la foulée, forcé la coalition fédérale de centre-droit qui avait suivi.

Chat échaudé craignant l’eau froide, en 2019 toujours, le PS avait anticipé en composant des majorités sans les libéraux en Wallonie et à Bruxelles. Or, que constate-t-on, cette fois? Le PS fait tout pour ancrer Ecolo à ses côtés et ne cache pas son envie de planter un Olivier, avec les verts et les Engagés. Comme pour anticiper, là encore, en plus de la conviction chevillée au corps de Paul Magnette.

Stratégiquement, le PS fait également la danse du ventre avec le PTB. Paul Magnette, son président, entend les démasquer en les traitant de “couillon” ou de “bulle” pour laisser entendre qu’ils n’oseront jamais monter au pouvoir. Thomas Dermine, le secrétaire d’Etat fédéral, a fait mine d’ouvrir une porte à une majorité avec le PTB, cette semaine, avant de se rétracter. De la tactique, là aussi.

En attendant, la rupture entre PS-Ecolo et MR pourrait survenir en Fédération Wallonie-Bruxelles, où la crise est ouverte après l’exigence rouge-verte de retirer le décret Paysage dans l’enseignement supérieur, initié par la MR Valérie Glatigny. Pierre-Yves Jeholet (MR), ministre-président de la Fédération, a mis en garde: “La position du MR est claire. Un accord est un accord. S’il y a un vote au parlement sur un décret, il n’y aura plus de confiance. Ceux qui ont mis le feu devront alors assumer leur rôle.”

Oui, tout cela est furieusement “vintage”.

Vivaldi et N-VA

La montée attendue des extrêmes, Vlaams Belang et PTB, pourrait imposer, après le scrutin de juin, une créativité inédite aux partis et des majorités XXL (avec de nombreux partis). Si la Vivaldi 2 élargie aux Engagés tiendrait la corde, d’aucuns évoquent aussi une formule inédite où la N-VA remplacerait les écologistes, sachant que les enjeux budgétaires et énergétiques (avec le retour du nucléaire) seront importants.

Faites vos jeux, les formules sont nombreuses. Mais en cette période de Pâques, on sent que des oeufs couvent pour imaginer l’après-scrutin, alors que notre pays ne pourra pas se permettre une longue crise dont il a le secret.

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