Politique à la loupe: végétaliser les murs et toitures de Bruxelles, une proposition d’Aurélie Czekalski (MR)

Aurélie Czekalski, Diplômée en sciences politiques (UCLouvain), elle a officié comme porte-parole de Charles Michel (Premier ministre), Olivier Chastel (Budget) et Annemie Turtelboom (Asile et Migration) avant d'être élue députée bruxelloise en 2019. © belgaimage
Christophe De Caevel
Christophe De Caevel Journaliste Trends-Tendances

Une suggestion de l’opposition votée à l’unanimité, cela n’arrive pas toutes les semaines. Une bonne raison de s’attarder sur cette initiative du MR au Parlement bruxellois.

L’inégalité se niche partout, y compris dans les espaces verts. Globalement, Bruxelles est plutôt bien arborée avec 8.000 ha d’espaces verts. Mais 70% d’entre eux se trouvent en bordure des 19 communes. “Tous les Bruxellois n’ont donc pas un même accès à ces espaces, souligne la députée régionale Aurélie Czekalski (MR). Comme le territoire n’est pas extensible et qu’il est difficile de créer de nouveaux espaces, la bonne idée serait plutôt de verdir mieux avec moins en utilisant les espaces disponibles que sont les toits des bâtiments.” L’élue MR a donc déposé une proposition de résolution au Parlement bruxellois, invitant le gouvernement régional à établir un cadastre des bâtiments publics susceptibles d’être végétalisés, d’exploiter les surfaces ainsi recensées et d’intégrer le principe dans les constructions à venir. “Ramener de la nature dans la ville, cela rend bien entendu le cadre de vie plus agréable, argumente Aurélie Czekalski, dont le texte prévoit de rendre, dans la mesure du possible, les toitures vertes collectivement accessibles. Mais ce n’est pas tout: la végétalisation contribue aussi à l’isolation des bâtiments, à l’absorption des eaux de pluie, à la qualité de l’air et au retour d’une certaine biodiversité dans la ville. Le bâtiment est le principal facteur d’émission de CO2 à Bruxelles, avant le transport. La végétalisation du bâti peut avoir un impact intéressant sur la réduction des émissions.”

L’argumentaire a dû être convaincant car, fait rare pour un texte émanant de l’opposition, la proposition a été adoptée à l’unanimité en commission du Développement territorial. “Je suis vraiment heureuse de voir que nous avons dépassé ce bête jeu majorité contre opposition pour faire aboutir ce texte, confie-t-elle. La balle est maintenant dans le camp du gouvernement. A lui de se saisir du sujet.” Le timing est idéal, au vu des hautes ambitions de rénovation énergétique des bâtiments annoncées dans les plans de relance. Le MR dépose d’ailleurs des propositions similaires aux autres niveaux de pouvoir. La proposition ne vise que les bâtiments publics mais Aurélie Czekalski espère que le secteur privé embrayera dans cette démarche de végétalisation urbaine. “Nous donnons le kick de démarrage”, dit-elle.

Opposition constructive

Aurélie Czekalski, 37 ans, milite chez les libéraux depuis l’université. Mais ce n’est que récemment qu’elle est passée “des coulisses vers le devant de la scène”. Elle a été élue conseillère communale à Uccle en 2018 et députée bruxelloise en 2019. Au Parlement, elle s’implique tout particulièrement dans les matières vertes (environnement, énergie, économie circulaire, zéro déchet, etc.) et les nouvelles technologies. “Les sujets sont vraiment très variés, conclut-elle. Nous relayons les préoccupations des citoyens et nous essayons de faire bouger les choses. J’essaie de rester dans une optique d’opposition constructive, je pense l’avoir bien montré avec ma proposition sur la végétalisation.”

NB: Si le PDF ne s’affiche pas ci-dessous, vous pouvez le consulter ici.

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