Ludivine Dedonder: “M. Trappier, tout puissant PDG qu’il soit, ne va pas m’indiquer la manière dont je dois agir”

© belga

La ministre de la Défense, Ludivine Dedonder, a regretté mercredi les déclarations du PDG du groupe Dassault à propos d’une participation belge au projet franco-germano-espagnol d’un avion de combat du futur baptisé SCAF. Selon elle, ces propos ne contribuent pas à une Europe de la Défense.

“Cela me fait sourire car cette déclaration ne m’étonne pas vraiment. Ce genre de déclaration a bloqué pendant des années l’Europe de la Défense”, a-t-elle expliqué sur les ondes de La Première.

   Auditionné par le Sénat français, le patron de Dassault Aviation Eric Trappier, s’est déclaré opposé à ce que des pays européens qui ont opté pour l’avion de combat américain F-35 – en particulier la Belgique – rejoignent le programme SCAF (Système de Combat Aérien du Futur). L’appareil de Lockheed Martin avait alors été préféré au Rafale français. “Je ne vois pas pourquoi je donnerais du travail aux Belges aujourd’hui”, a-t-il affirmé il y a une semaine.

   Des propos qui tranchent avec la sollicitude manifestée par des parlementaires français au mois de mars à l’égard de la Belgique. Le député Thomas Gassilloud (LREM, parti du président Macron), qui emmenait une délégation parlementaire, avait alors plaidé en faveur du SCAF devant ses collègues belges et estimé que l’industrie belge de la Défense avait sa place autour de la table.

   “J’accorde une importance particulière à renforcer l’Europe de la Défense“, a souligné Mme Dedonder qui a rappelé le montant d’1,8 milliard d’euros qui sera investi dans le cadre du plan STAR pour favoriser l’innovation dans ce secteur. “M. Trappier, tout puissant PDG qu’il soit, ne va pas m’indiquer la manière dont je dois agir et j’espère que les gouvernements des autres pays européens favorables à une Europe de la Défense ne suivront pas cet avis”, a-t-elle ajouté.

   Le SCAF est constitué d’un ensemble de systèmes de combat. “Les entreprises belges dans le secteur aéronautique sont reconnues pour leur savoir-faire. Elles ne veulent pas rentrer dans un tel projet pour avoir des miettes mais pour apporter une plus-value”, a-t-elle encore dit.

Partner Content