Les négociations entre le gouvernement fédéral et Engie se poursuivent
Les négociations entre le gouvernement fédéral et le groupe énergétique français Engie se poursuivaient vendredi dans la plus grande discrétion, avec encore et toujours comme objectif de trouver un accord sur la prolongation de 10 ans de la durée de vie des deux réacteurs les plus récents du parc nucléaire belge, Tihange 3 et Doel 4.
Très peu d’informations ont filtré sur le déroulement des négociations, censées aboutir à brève échéance. Les journaux ‘L’Echo’ et ‘De Tijd’ affirmaient toutefois vendredi, citant des sources gouvernementales, que la question de la gestion des déchets nucléaires – et de son coût – est “la plus épineuse”, Engie souhaitant toujours fixer un plafond. La chaîne d’information économique en continu française BFM Business avait pour sa part indiqué jeudi que la facture finale, “pourrait, selon les modalités de l’accord, flirter avec les 20 milliards” d’euros.
Le Premier ministre Alexander De Croo “souhaite aboutir d’ici à la fin de la semaine”, a confié une source proche du groupe français à BFM Business. M. De Croo (Open Vld) et la ministre de l’Énergie, Tinne Van der Straeten (Groen), négocient depuis plusieurs mois avec le groupe français la prolongation de dix ans des réacteurs Tihange 3 et Doel 4, afin de garantir la sécurité d’approvisionnement en électricité du pays. Au mois de juillet, les deux parties avaient conclu un accord de principe (lettre d’intention). L’accord final était initialement attendu d’ici la fin de l’année.
Les discussions se prolongent
Mais le 31 décembre, le cabinet du Premier ministre a fait savoir que le gouvernement et Engie avaient décidé “de prolonger les discussions en cours dans les prochains jours” après avoir réalisé “de nombreuses avancées” sur “un nombre conséquent de points” avec l’objectif d'”aboutir rapidement” à un accord.
Près d’une semaine plus tard, les deux parties recherchent toujours cet accord. Selon certaines sources, les discussions sont intensives mais constructives, avec des avancées “millimètre par millimètre”.
Un premier accord de principe conclu en juillet entre le gouvernement fédéral et Engie doit faire en sorte que les deux réacteurs soient opérationnels en octobre-novembre 2026, afin que la sécurité d’approvisionnement énergétique du pays soit garantie à l’entrée de l’hiver 2026-2027, avaient alors expliqué M. De Croo et Mme Van der Straeten. Une nouvelle société doit voir le jour, dont l’État belge et Engie seront actionnaires à parts égales et dans laquelle seront logés les deux réacteurs prolongés. L’exploitant demeure Engie Electrabel mais l’État entrera dans le capital de cette structure – un milliard d’euros réparti entre les deux parties.
Outre la constitution de cette nouvelle société, d’autres points sont abordés, dont celui de la gestion des déchets issus de l’activité nucléaire en Belgique et la lourde facture que devra supporter Engie pour ce faire alors que le gouvernement n’a pas encore déterminé la méthode de stockage qui sera utilisée. Or, il y a peu, Engie a contesté le surcoût de plusieurs milliards d’euros fixé par la Commission des provisions nucléaires.