Le déclin démographique, le nouveau caillou dans la chaussure de la Wallonie et de Bruxelles

Rue Neuve (NICOLAS MAETERLINCK/Belga/AFP via Getty Images)
Baptiste Lambert

Le Bureau du plan publie les perspectives démographiques de notre pays. On y apprend notamment que la population flamande continuera de croître après 2040, contrairement aux deux Régions francophones.

Pour le milliardaire Elon Musk, la chute démographique “est le plus grand risque pour l’avenir de la civilisation”. Le multi-entrepreneur, qui a lui-même 11 enfants, demande régulièrement de nous multiplier : “Faites des bébés !”, a-t-il encore récemment tweeté.

Le discours de Musk n’est pas parole d’évangile, mais il a raison sur un point : la croissance démographique est l’un des principaux moteurs de croissance. Et si nous voulons maintenir notre sécurité sociale à son niveau actuel, de jeunes pousses doivent forcément assurer le système pour les plus vieux.

La démographie belge en sursis

Comme partout en Europe, la Belgique n’échappe pas à l’inévitable déclin démographique. Le Bureau fédéral du Plan a actualisé les chiffres pour notre pays. Si le taux de fécondité devrait augmenter légèrement à 1,6 enfant par femme à partir de 2035, contre 1,5 enfant aujourd’hui, il ne permettra de relancer le solde naturel (naissances moins les décès). C’est en outre une révision à la baisse par rapport au précédent rapport, qui tablait, il y a 4 ans, sur 1,7 enfant.

Depuis le début des années 2000, le solde naturel est surpassé par le solde migratoire (immigrations moins émigrations) pour alimenter la croissance démographique. À partir de 2040, il devrait être le seul moteur de croissance démographique, puisque le solde naturel deviendra négatif. Le BFP s’attend toutefois à une stabilisation de la migration au cours des prochaines années : 160.000 personnes par an (contre 130.000 départs).

Fortes différences régionales

Le BFP montre dans ses perspectives que la population flamande devrait croître de 17% entre 2023 et 2070, contre seulement 2% pour la Wallonie. À Bruxelles, la population diminuera même de 4%.

Dès 2030, la population bruxelloise connaitra un déclin démographique. La Wallonie la rejoindra 10 ans plus tard en 2040. La Flandre sera, elle, toujours en positif. Le Bureau du Plan explique cette croissance notamment par les migrations internes : Bruxelles perd des habitants au profit de la Flandre.

Au niveau de la fécondité, Bruxelles verra son taux chuter de 20% d’ici 2070, la Wallonie de 9% et la Flandre de 8%. Cette baisse de la fécondité peut s’expliquer par le coût du logement, l’augmentation de l’insécurité, économique et réelle, individuelle et mondiale, mais aussi la combinaison difficile entre vie privée et vie professionnelle ou encore l’instabilité des relations dans le couple.

Population maximale et espérance de vie

Le Bureau du plan dévoile entre outre quelques autres chiffres intéressants. La population belge devrait grimper à 12,9 millions de personnes en 2070, après quoi elle commencera à décliner partout. L’espérance de vie devrait grimper à 88,9 ans (89,9 ans pour les femmes et 88,1 ans pour les hommes) en 2070, contre 81,7 ans en moyenne aujourd’hui.

Enfin, la population belge vieillit de plus en plus : si en 2023, on compte 3,6 personnes de 18 à 66 ans pour une personne de 67 ans et plus, ce rapport sera de 2,4 en 2070.

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