La Belgique gère (très) mal sa main-d’oeuvre

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Notre pays se situe dans les tréfonds du classement mondial de la main-d’oeuvre élaboré annuellement par Manpower. Une performance médiocre qui agit sur notre attractivité.

Depuis neuf ans, Manpower, le groupe spécialisé dans la fourniture de services RH, établit un classement de la main-d’oeuvre appelé Workforce Index. Cet index compare les conditions d’embauche, de gestion et de rétention des talents dans 64 pays dans le monde. Manpower analyse près de 200 critères répartis en quatre catégories: disponibilité des compétences, coût du travail, cadre réglementaire et productivité. Ne nous voilons pas la face: la Belgique sort d’une année 2022 catastrophique puisqu’elle perd 13 places au classement mondial. Elle est désormais 55e (sur 64 donc) et 28e (sur 33) si on ne considère que la région EMEA (Europe, Middle East & Africa).

La Belgique s’est classée 16e pour la disponibilité de la main-d’oeuvre, 62e pour le coût du travail, 53e pour le cadre réglementaire et 34e pour la productivité.

Cette année, compte tenu de la pénurie des talents (76% des entreprises dans le monde peinent à recruter, 75% en Belgique) et de la situation économique inflationniste, le Workforce Index a affiné ses critères et mesure davantage l’impact du travail à distance, de la politique de recrutement (entre autres le fait de baisser ses exigences et de former sur le tas), le coût de la vie, l’inflation des salaires et la volatilité des taux de change. En 2022, la Belgique s’est classée 16e pour la disponibilité de la main-d’oeuvre, 62e pour le coût du travail (avant-dernière juste devant la Suisse! ), 53e pour le cadre réglementaire et 34e pour la productivité.

Notre pays obtient une bonne note (13e place) sur l’égalité des genres et pour la facilité du télétravail (23e) qui intègre, par exemple, la cybersécurité ou l’accès à des services de garde d’enfants. Selon Manpower, cette piètre performance confirme l’urgence de mener une réforme du marché du travail, vu le manque de flexibilité et le faible taux d’emploi de notre population active. Sans oublier les coûts salariaux défavorables.

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