Ils ont perdu les élections et ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes
C’est un signe qui ne trompe pas. Les coprésidents d’Ecolo et les présidents de l’Open Vld et DéF ont présenté leur démission, actant la défaite de leur parti. Mais ils ne sont pas les seuls perdants.
Rajae Maouane et Jean-Marc Nollet ont présenté leur démission ce matin, ils ne co-présideront plus Ecolo, qui se prépare à une cure d’opposition. Ici, les sondages ne se sont pas trompés et ont sanctionné les Verts, surtout du côté francophone : Ecolo perd 8 sièges au Parlement bruxellois, 7 au Parlement de Wallonie et 10 à la Chambre. En tout, Ecolo n’a plus que 15 députés. La défaite est totale : les écologistes sont en dessous de 10% à Bruxelles et à 7% en Wallonie.
Sur le plan personnel aussi, Rajae Maouane, à Bruxelles, a réalisé 10.556 voix de préférence, loin des 25.021 de Valérie Glatigny, d’Alexia Bertrand (20.528 voix) et de Caroline Désir (20.294 voix). Dans le match du Hainaut, Jean-Marc Nollet n’a pas fait le poids, avec… 5.344 voix de préférence, contre 90.198 pour Paul Magnette et 79.447 pour Georges-Louis Bouchez.
Plus un hasard
Ecolo subit une nouvelle fois la malédiction des années terminant en 4, après 2004, 2014 et 2024. Chaque passage au pouvoir se sera soldé par une solide correction. Ce n’est plus un hasard. Un devoir d’introspection attend le parti. La législature n’a pas été à la hauteur. Ecolo a été mis en difficulté à chaque niveau de pouvoir : le nucléaire au Fédéral, les PFAS en Wallonie, Good Move à Bruxelles, le décret paysage en Fédération Wallonie Bruxelles.
Et que dire de la campagne électorale ? Ecolo n’est jamais parvenu à imposer ses thèmes de prédilection : l’environnement et la bonne gouvernance. Les écologistes se sont perdus dans des thèmes identitaires au lieu de porter leurs combats historiques. Visiblement, ce n’est pas ce qu’attendait l’électeur.
Hier, Jean-Marc Nollet affirmait que sa formation avait été victime d’une campagne de dénigrement de ses adversaires et des réseaux sociaux. Espérons que le débriefing de ce scrutin ira plus loin qu’un positionnement victimaire.
En larmes, Alexander De Croo est pourtant le seul responsable
Ce sont des images qui font peine à voir. Rarement (jamais ?) un Premier ministre sortant n’aura paru autant affecté par une défaite électorale. Et du côté de l’Open Vld, elle est cuisante, allant jusqu’à ternir la victoire totale du MR du côté francophone. L’Open Vld perd 5 sièges à la Chambre (7) et 7 sièges au Parlement flamand (9) où le parti arrive à peine à 8,3%, à la hauteur du Pvda.
Mais Alexander De Croo est le seul responsable de sa défaite. D’abord en prenant la tête d’une Vivaldi en tant que 7e formation politique. Tout au long de la législature, il a dû se plier aux exigences de la première formation politique de la coalition : les socialistes du PS. Il n’a pas non plus été aidé par Georges-Louis Bouchez, qui a torpillé le gouvernement fédéral tout au long de la législature. Au nord du pays, cela a coûté très cher au Premier ministre et son parti. Son image en a également pris un coup, lors de l’éviction d’Eva De Bleeker (Open Vld), ancienne secrétaire d’État au Budget, qui a été débarquée en révélant des chiffres du budget qui étaient pourtant justes, mais qui mettaient la Vivaldi en défaut.
Mais que dire de la campagne électorale ? Désastreuse. Le libéral a pensé que la popularité autour de sa personne allait suffire. Toute la campagne de l’Open Vld a tourné autour de l’image d’Alexander De Croo, plaçant un Tom Ongena insipide à la tête du parti, sans aucune forme d’élection interne. Le Premier ministre a donc subi tous les coups, et ils ont été très lourds, notamment de la part de Bart De Wever qui a fait de l’Open Vld sa principale victime. Alexander De Croo a été mis KO.
DéFI et David
L’autre grand perdant est DéFI, qui subit aussi la défaite de la majorité à Bruxelles. Les amarantes engrangent 8,1% dans la capitale et n’existent quasiment plus en Wallonie, à 2,7%. Il est plus difficile de dire si le président de parti, François De Smet, ne peut s’en prendre qu’à lui-même, puisqu’il a été torpillé par son prédécesseur, Olivier Maingain, qui porte une lourde responsabilité. DéFI aura été incapable de nettoyer son linge sale en famille.
Son discours, trop nuancé, semble également l’avoir pénalisé. Quel message porte DéFI ? Les électeurs ont de plus en plus de mal à le décoder. “David a perdu contre Goliath”, a débriefé le président des amarantes. Suffisante introspection ? Finalement, ce lundi midi, François De Smet a présenté sa démission.
Défaits, mais toujours debout
Le scrutin aura fait d’autres perdants, mais qui tiennent toujours debout. Le PS résiste à Bruxelles et perd finalement peu en Wallonie. La capacité de la machine PS à résister, surtout en fin de campagne, a une nouvelle fois été démontrée. Dans la capitale, c’est le seul parti de la majorité à ne pas perdre des plumes. Un exploit. Le PS devrait toujours faire partie de la majorité dans la capitale, mais sortira probablement en Wallonie et au fédéral. La responsabilité de Paul Magnette est aussi engagée.
Pour le PTB, c’est clairement une défaite en Wallonie, puisque le parti est en recul de 1,6%, à 12,1%. On est loin des sondages annoncés. Mais les marxistes gagnent du terrain à Bruxelles, où ils sont 3e à Bruxelles à 20%, et en Flandre. Le PTB/Pvda sera représenté par 15 députés à la Chambre, c’est plus qu’Ecolo, toutes assemblées réunies.
- Rajae Maouane
- Jean-Marc Nollet
- Ecolo
- Verts
- Parlement bruxellois
- Parlement de Wallonie
- Chambre
- Valérie Glatigny
- Alexia Bertrand
- Caroline Désir
- Hainaut
- Paul Magnette
- Georges-Louis Bouchez
- Fédéral
- PFAS
- Good Move
- Fédération Wallonie Bruxelles
- Alexander De Croo
- Open Vld
- MR
- Parlement flamand
- Pvda
- Vivaldi
- PS
- Eva De Bleeker
- Tom Ongena
- Bart De Wever
- KO
- DéFI
- François De Smet
- Olivier Maingain
- PTB
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