Historique: la Wallonie rachète les friches d’ArcelorMittal à Seraing
Wallonie Entreprendre reprend, en partie avec des partenaires privés, un site historique de 282 hectares. C’est la plus importante opération de ce type dans l’histoire. Une première étape: l’assainissement doit être opéré d’ici 2030.
C’est un moment historique, se réjouit Willy Borsus (MR), ministre wallon de l’Economie. “Une première étape importante, en vue d’une affectation à l’horizon 2030”, confie Olivier Vanderijst, président du comité de direction de Wallonie Entreprendre. La Région wallonne a annoncé ce vendredi le rachat des anciennes friches d’ArcelorMittal en région liégoise.
Une opération d’une ampleur inédite. Et un pari pour l’avenir.
282 hectares concernés
Au total, 282 hectares sont concernés. “Ce sont des terrains importants du passé industriel, mais aussi et surtout pour les perspectives pour le futur en terme de relocalisation et d’emploi, se félicite Willy Borsus. C’est l’opération la plus importante jamais réalisée en Wallonie.”
Les négociations avec ArcelorMittal ont été ”longues, complexes et ardues, souligne le ministre. “Mais chacun a joué le jeu et assumé ses responsabilités.” 80 millions d’euros sont prévus dans le cadre du plan de relance pour financer le futur de ces terrains. Avec la volonté de “refaire de l’industrie, certes différemment”.
A l’échelle de la Wallonie, 3224 hectares sont actuellement répertoriés comme des sites à réaménager, soit 0,19% de son territoire. Une série de liens ont été listés en 2021, tant pour préserver des témoins du passé que pour créer de nouveaux écosystèmes d’innovation. “Le nouveau schéma de développement du territoire que nous venons d’adopter vise à optimiser les espaces, complète Willy Borsus. 30% des zones d’activité à l’horizon 2030 devront être situées dans d’anciennes friches industrielles.”
Le libéral souligne aussi que les travaux vont commencer aux sites BASF à Feluy, Carsid à Charleroi ou Duferco à La Louvière.
Quatre sites en une opération
“Ce n’est qu’une première étape”, insiste Olivier Vanderijst, de Wallonie Entreprendre. Les négociations ont démarré il y a quatre ans, 400 réunions ont été nécessaires et des milliers de pages de contrats ont été rédigées. “Nous sommes fiers d’être partie prenante de ce deal”, sourit-il.
ArcelorMittal souhaitait un accord global sur les quatre sites. Le site le plus important, Chertal (186 hectares), sera acheté par Wallonie Entreprendre à travers une société ad hoc créée à cette fin, SORECHER. Les sites de la cokerie et du HFB s’inscrivent dans un partenariat public-privé, respectivement avec Ecoterres et le promoteur européen MG Real Estate. Des discussions sont encore en cours pour le Haut Fourneau 6 avec le consortium REVEL “A défaut d’accord d’ici la fin de l’année, Wallonie Entreprendre se portera acquéreur”, dit Olivier Vanderijst.
Un Master Plan est en cours d’élaboration pour ce site, via une équipe pluridisciplinaire emmenée par le bureau urbaniste et paysager Agence TER. L’outil financier wallon se lance, de la sorte, dans une opération structurante. “Ce n’est pas propre à la Wallonie, dit le président de WE. Notre homologue fédéral, la SFPI, procède aussi de la sorte.”
ArcelorMittal assume le financement des opérations d’assainissement dont il est responsable, selon le principe du “pollueur-payeur”. L’enveloppe de 80 millions prévue par la Région wallonne est une mobilisation temporaire pour financer les opérations qui doivent intervenir avant la mise à disposition des parcelles. “ArcelorMittal a ses responsabilités historiques, mais nous avons une vision stratégique pour la Région, c’est un choix mené à cette fin”, précise Willy Borsus. Une partie de cette somme sera affectée aux équipements pour les futurs occupants, une forme de pré-financement.
“La valeur de ces terrains, sans donner de chiffres, couvre l’ensemble des opérations”, souligne Francis Lefevre, Administrateur d’ArcelorMittal Belgium. C’est une page importante de l’histoire wallonne qui se tourne, mais une nouvelle ère s’ouvre.” La valeur du terrain sera rentabilisée à la fin, indiquent les acteurs publics, se contentant de préciser que le montant se situe dans l’enveloppe qui avait été provisionnée.
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