Réduction des dépenses, fiscalité, taxes : ce que disent les tableaux budgétaires du programme de l’Arizona

Bart De Wever - BELGA PHOTO DIRK WAEM
Baptiste Lambert

Les tableaux budgétaires de l’Arizona, réclamés à cor et à cri par l’opposition, montrent la trajectoire budgétaire vers un retour à 3% de déficit d’ici 2030. Ils précisent également l’ampleur de la réforme fiscale ou ce que devrait rapporter la taxe sur les plus-values.

Leur absence a failli provoquer une interruption de séance, à la Chambre, juste avant la déclaration de politique générale du Premier ministre, Bart De Wever. Les tableaux budgétaires créent régulièrement des crispations entre les députés et les exécutifs. C’est presque devenu une tradition en Belgique. L’opposition a joué son rôle et a annoncé la couleur pour les 4 prochaines années. Elle ne laissera rien passer.

Bart De Wever a pu finalement prononcer son discours. Sans surprise, il a annoncé du sang et des larmes. Les seuls postes qui bénéficient réellement d’un renflouement sont la défense et la sécurité. Les fameux tableaux budgétaires sont finalement arrivés dans les boîtes mails des députés, tout comme la version définitive de l’accord de gouvernement. Plusieurs jours d’hésitations, de négociations et d’ajustements ont été nécessaires entre les 5 partenaires de l’Arizona.

Réduction des dépenses

Pour revenir à un déficit de 3% du PIB, l’Arizona a inscrit un effort de 23,3 milliards d’euros : 18 milliards de réductions de dépenses et d’effets retour des réformes structurelles, et 5 milliards de politiques nouvelles.

Du côté des réductions des dépenses, l’essentiel vient des différentes réformes sur le marché du travail et des pensions. Ainsi, à son rythme de croisière, la limitation des allocations de chômage à 2 ans devrait permettre d’économiser 1,9 milliard d’euros. Le plafonnement des pensions des fonctionnaires, le malus pension et la restriction des périodes assimilées devraient faire gagner 1,2 milliard d’euros au trésor public, à l’horizon 2029.

Au niveau des dépenses sociales, la réduction progressive de l’enveloppe bien-être permettra, au terme de la législature, d’augmenter le budget de 2,8 milliards d’euros. Du côté des soins de santé, la baisse de la norme de croissance permettra d’engranger 523 millions d’économies.

D’importantes économies sont également prévues dans la politique migratoire, à hauteur de 1,4 milliard, en 2029. Le nombre de places d’accueil, notamment, diminuera progressivement. Enfin, l’administration devra se serrer la ceinture, à l’instar de la diète appliquée aux services publics wallons. Des administrations fédérales plus efficaces devraient rapporter 1,6 milliard d’euros.

Enfin, l’Arizona espère des effets retours de ses différentes réformes pour un total de 7,8 milliards. C’est très ambitieux.

Réforme fiscale

Pour ce qui est des nouvelles politiques, l’Arizona prévoit 1 milliard d’euros supplémentaires pour la défense ou encore 527 millions d’euros pour refinancer les communes.

Mais c’est bien la réforme fiscale sur les revenus du travail qui nécessitera le plus de moyens : elle pèsera 4,3 milliards d’euros. La quotité exonérée d’impôts sera le post le plus lourd, dès 2026, pour atteindre 3,5 milliards en 2029. La réduction de la cotisation spéciale de Sécurité sociale a été revue à la baisse : 415 millions en 2029. Enfin, le renforcement du bonus à l’emploi pèsera 358 millions en 2029.

Pour les entreprises, une enveloppe d’environ 1,5 milliard est accordée à leur compétitivité. Notamment sur la réduction des charges sur le travail, la réduction des cotisations et l’introduction d’une norme énergétique. D’autres mesures qui profiteront aux indépendants et aux PME coûteront 227 millions d’euros.

En y ajoutant d’autres mesures, pour soutenir les investissements durables, on arrive à une baisse de la pression fiscale de 6,4 milliards d’euros.

Nouvelles taxes

Mais pour financer tout cela, l’Arizona reprendra de l’autre main près de 2,6 milliards avec la suppression des différentes niches fiscales. Et 500 millions d’euros en 2029 avec la taxe sur les plus-values. C’est toutefois moins que les 800 millions d’euros espérés avec les luttes contre la fraude sociale et fiscale, 400 millions chacune.

La réforme des RDT (revenus définitivement taxés) devrait permettre d’engranger 350 millions d’euros, et 210 millions d’euros pour la suppression de la déduction des intérêts pour les logements.

En tout, la pression fiscale s’accentuerait de 4,8 milliards. Le tax-cut global serait donc de 1,6 milliard d’euros, mais il est à répartir entre toutes les composantes. Pas uniquement sur une baisse de la pression fiscale sur le travail.

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