Plus besoin de certificat médical pour un jour d’absence? La pratique persiste dans les PME
Malgré la suppression de l’obligation de justifier son premier jour d’absence, six PME sur dix exigent encore à leurs employés de leur fournir un certificat médical, selon une enquête de l’entreprise de services RH Acerta.
L’absentéisme de courte durée, voire de très courte durée (1 jour) a baissé dans la plupart des PME au cours de l’année écoulée, ressort-il d’une nouvelle étude d’Acerta. Un constat surprenant aux premiers abords, puisqu’une récente loi autorise les absences d’un jour non justifiées. On aurait donc pu s’attendre à une augmentation du nombre de travailleurs malades durant une courte période. Comment expliquer dès lors cette stabilité dans les PME en 2023?
Fin du certificat médical d’un jour? Oui, mais pas partout
Le certificat médical reste important dans la plupart des PME, qui ne l’ont dès lors pas complètement supprimé, même pour les absences de très courte durée. Quand le nombre de travailleurs est limité, même un absent suffit parfois à chambouler toute l’organisation d’une entreprise. Raison pour laquelle 64% d’entre elles demandent encore un certificat médical dès le premier jour. Mais pourquoi dérogent-elles à la règle? Est-ce vraiment légal?
Oui, et c’est même prévu par la loi. Les PME de moins de 50 collaborateurs peuvent encore exiger un justificatif de leur travailleur, et ce, dès le premier jour d’absence. 15% offrent la possibilité aux travailleurs de s’absenter une journée trois fois par an sans certificat médical et un quart seulement ne demandent plus du tout de certificats médicaux.
Voilà ce qui expliquerait en partie cette baisse de l’absentéisme de courte durée dans les PME.
Mais au-delà du fait d’exiger un certificat, qui n’a pas réellement fait ses preuves en tant que barrage à l’absentéisme, « il est également important que les entreprises continuent à parler à leurs travailleurs malades, surtout si la maladie s’éternise », explique Olivier Marcq, expert juridique Acerta Consult. « Un suivi téléphonique régulier avec le travailleur malade, la conclusion d’accords sur le transfert de travail et la proposition d’une conversation au retour du travailleur contribueraient à renforcer les liens et à faciliter le retour au travail. Cette communication doit faire partie intégrante d’une politique constructive en matière d’absentéisme ».
Le bien-être mental pour limiter l’absentéisme
Au-delà de la santé physique, qui peut être une cause d’absentéisme lorsqu’elle est défaillante, c’est surtout le bien-être mental qui doit être une priorité au sein des entreprises. Burn-out, dépression, surcharge de travail… pèsent sur les travailleurs et peuvent donc provoquer leur départ précipité en congé maladie.
L’aspect mental a gagné en importance dans de nombreuses petites et moyennes entreprises, notamment en favorisant un meilleur équilibre travail-vie privée et en encourageant la déconnexion. Cela ne signifie pas pour autant que tous les travailleurs des PME sont injoignables après les heures de travail:
- 22% des PME attendent des profils administratifs qu’ils soient également joignables en dehors des heures de travail pour des affaires urgentes telles que des situations imprévues, une catastrophe ou une question commerciale urgente,
- 32% en attendent autant de la part des profils commerciaux,
- et 64% l’attendent de la part des profils dirigeants.
Des efforts sont donc encore nécessaires pour garantir le bien-être au travail et limiter la hausse de l’absentéisme. Et cela passe par des accords clairs et concrets en matière de déconnexion. C’est même une obligation pour les entreprises qui ont au moins 20 travailleurs. Et pourtant, c’est loin d’être une évidence pour la majorité d’entre elles, puisque 62% disent ne pas avoir un tel cadre d’accords…
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