MR et PS court-circuitent Alexander De Croo

Georges-Louis Bouchez (MR) et Paul Magnette (PS). © belga
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Les libéraux évoquent les réformes qu’ils appellent de leurs voeux au lendemain de la sortie de Karine Lalieux (PS) sur “sa” réforme des pensions. Allô, monsieur le Premier ministre?

Décidément, cette Vivaldi fédérale ne fait rien comme les autres, alors qu’elle tente d’atterrir sur les réformes structurelles en matières socio-économiques. Les deux principaux partis francophones, MR et PS, n’hésitent pas à communiquer sur leurs intentions et leurs projets, comme si l’on était déjà en campagne électorale, à un an du scrutin du 9 juin 2024.

Et tant pis pour le Premier ministre, Alexander De Croo, qui tente tant bien que mal de maintenir l’église au milieu du village.

MR: débloquer le PS et…se ressouder

Le MR communique en grandes pompes, ce jeudi après-midi, pour présenter ses grandes réformes structurelles en matière de fiscalité, budget, pensions et emploi. Tiens, n’est-ce pas ce qui est précisément en cours de négociation au sein du gouvernement?

Ces réformes “constituent pour nous un ensemble pour doper la création d’emploi, augmenter le pouvoir d’achat et garantir la soutenabilité des pensions dans un cadre budgétaire assaini”, précise le MR. Elles doivent être activées avant la fin de la législature et traverser la prochaine. L’objectif de 80% de taux d’emploi d’ici à 2030 fixe l’horizon que les réformes présentées, demain, s’obligent à atteindre.”

C’est là une manière de forcer la main aux socialistes, qui sont réservés sur certains aspects: activation des chômeurs ou politique budgétaire plus stricte, notamment, y compris dans la façon dont on réforme les pensions.

Mais cette communication, qui rassemble le président Georges-Louis Bouchez et le chefs de file fédéral (David Clarinval) et wallon (Willy Borsus) a également une vocation interne: les discussions se sont multipliées ces derniers temps pour critiquer à nouveau le cavalier seul de GLB en matière de communication et ses aventures de télé-réalité flamandes. En retour, les partisans de GLB reprochent la trop grande discrétion de Willy Borsus en Wallonie.

Afficher un front commun, c’est une tentative de réponse pour éviter les divisions. Georges-Louis Bouchez doit encore être… reconduit à la tête du parti cet automne pour la bataille de 2024.

PS: donner des gages à gauche de la gauche

Au PS, la sortie de Karine Lalieux, qui a présenté mercredi son projet de réforme des pensions, vise à insister sur sa vision des choses et à mettre ce dossier bien en vue dans la pile de la négociation.

Pour le PS, c’est aussi façon de garder la main en terme de communication car les dents grincent au sein de la “gauche de la gauche”, singulièrement au sein des “alliés” FGTB et Solidaris, qui considèrent cette Vivaldi comme… trop à droite.

Les préoccupations sont électoralistes. La zizanie est la marque de fabrique de cette Vivaldi, avec des rivalités féroces entre partis et des tourments particuliers pour chacun d’entre eux.

Alexander De Croo aura bien du travail lors du conclave qu’il a convoqué du 16 au 18 juin.

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