Attention pour 2024, l’Open VLD s’écrase et le CD&V rappelle son envie de confédéralisme

Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Attention: les élections de juin 2024 se joueront en Flandre et les partis fragilisés – CD&V et Open VLD – risquent de retourner leur veste. La ministre flamande Hilde Crevits montre le chemin.

Attention, ce qui se passera en Flandre lors du scrutin de juin 2024 sera décisif. Pour la prochaine majorité, mais aussi pour l’avenir du pays. Le Vlaams Belang rique bien d’être le premier parti, la N-VA devrait bien se maintenir et deux des trois partis de la majorité actuelle, le CD&V et l’Open VLD, risquent de sécraser. Les sondages les placent autour ou sous les 10%.

Le parti libéral du Premier ministre est le plus mal en point: son président, Egbert Lachaert, vient de démissionner et son successeur, le député flamand Tom Ongena, est présenté comme une “parfait inconnu” par la presse flamande. Il est censé faire l’intérim pour chauffer la place à Alexander De Croo, qui défendra en toute logique son bilan pendant la campagne, mais son manque de charisme pourrait aussi sceller l’existence de cette formation.

Au CD&V, la venue de Sammy Mahdi a la tête du parti lui a donné un regain de visibilité, mais le parti cherche sa voie. Et les fantômes d’un passé où le CD&V était bien plus pressant sur le plan communautaire se rappellent au bon souvenir de certains. Bien sûr, il y a de la traditionnelle musculation avant la fête flamande du 11 juillet. Mais c’est tout de même un signal…

Transférer le travail et les soins de santé

La ministre flamande Hilde Crevits (CD&V) plaide ainsi en faveur d’une réforme de l’État dans le sens du confédéralisme. “Nous voulons transférer complètement au moins les domaines du marché du travail et des soins de santé”, déclare-t-elle dans les colonnes de Krant van West-Vlaanderen. “Il est temps de déplacer le centre de gravité vers les entités fédérées.” Un refrain connu et répété à chaque virage institutionnel.

Pour la ministre Crevits, une réforme de l’Etat est “super importante”. “Je suis favorable à une Belgique composée de deux États fédérés forts: la Flandre et la Wallonie. Ils devraient alors décider ensemble de ce qu’ils veulent encore faire au niveau belge”, explique Mme Crevits. “Bruxelles et la partie germanophone pourront alors bénéficier d’un statut distinct. Mais pour moi, il est élémentaire que la Flandre ne lâche pas Bruxelles”. Hilde Crevits souligne que la N-VA n’a pas inventé le confédéralisme. “Kris Peeters (CD&V) l’a également préconisé lorsqu’il était ministre-président flamand. Il voulait instaurer un dialogue de Communauté à Communauté. C’est également le modèle que je défends”.

C’est un bras de fer avec la N-VA à qui sera le plus flamand. C’est, aussi, un rappel: en 2024, les rapports de force détermineront si le débat communautaire et le risque d’un blocage d’envergre s’inviteront au menu politique. Avec deux arbitres potentiels qui seront peut-être contraints de s’entendre – la N-VA et le PS – même si Paul Magnette a déjà affirmé qu’une réforme de l’Etat était hors de question. Mais la petite musique confédérale revient, qu’il le veuille ou non…

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content