Comment l’idée d’un congé d’aidant rémunéré a fini discrètement aux oubliettes
L’année dernière, le gouvernement fédéral a introduit un congé d’aidant de cinq jours par an pour ceux qui devaient s’occuper d’un membre de leur famille. L’idée était que ce congé soit rémunéré. Mais cette initiative vient d’être enterrée en toute discrétion pour économiser 20 millions d’euros.
L’année dernière, le ministre du Travail Pierre-Yves Dermagne avait renforcé le congé d’aidant proche. Il s’agit d’un congé de cinq jours (consécutifs ou non) par an qui peut être demandé « pour fournir des soins personnels ou une aide personnelle à un membre du ménage ou de la famille qui, pour une raison médicale grave, nécessite des soins ou une aide considérables ». Par exemple la visite à un enfant hospitalisé, l’accompagnement d’un proche à l’hôpital ou encore le placement d’un membre de sa famille en maison de repos.
Si l’employeur ne peut pas refuser un tel congé, l’employé n’est par contre pas rémunéré. Or l’idée du Ministre était que ce congé sans solde soit, à terme, subsidié via une allocation. Les employeurs refusant de payer la note, le gouvernement avait prévu de compenser avec un montant structurel de 20 millions d’euros. Mais cette enveloppe est discrètement passée à la trappe lors du dernier conclave budgétaire.
Congé pour raisons impérieuses versus congé d’aidant
Si cela fait grogner du côté du PTB qui y voit des économies cachées, le gouvernement insiste sur le fait que le congé de soins sera simplement considéré comme un « congé pour raisons impérieuses ». De toute façon c’était déjà souvent le cas aujourd’hui puisque les jours de « congé d’aidant » étaient déjà automatiquement déduits des 10 jours de « congé pour raisons impérieuses » autorisés par année civile. Pour rappel, les congés pour raisons impérieuses permettent au travailleur de s’absenter du travail pour faire face à tout événement imprévisible, indépendant du travail, qui nécessite son intervention urgente et indispensable. Des jours qui ne sont pas rémunérés, sauf convention contraire entre l’employeur et le travailleur, par exemple par accord mutuel entre l’employeur et le travailleur ou par convention collective de travail au niveau de l’entreprise ou du secteur.
On notera qu’il existe aussi la possibilité de demander un « congé pour porter assistance ou soins à un membre du ménage ou de la famille gravement malade », aussi connu comme « congé pour soins palliatifs ». Les employés qui le demandent peuvent recevoir une allocation de l’Onem, mais il peut être pris de manière moins flexible. Si ces interruptions peuvent être complètes ou partielles, elles doivent être prises chaque fois par période de minimum un mois et de maximum 3 mois.
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