Face au tollé international, Alexander De Croo sauve la conférence d’élus d’extrême droite à Bruxelles

Alexander De Croo et Emir Kir - Belga
Baptiste Lambert

Le bourgmestre de Saint-Josse-ten-Noode Emir Kir s’est fait taper sur les doigts par le Premier ministre. Aujourd’hui, la conférence qui mêle une quarantaine de personnalités nationalistes et conservatrices sera maintenue, sur décision de justice.

“Ce qui s’est passé au Claridge aujourd’hui est inacceptable. L’autonomie communale est une pierre angulaire de notre démocratie mais ne peut jamais l’emporter sur la constitution belge qui garantit la liberté d’expression et de réunion pacifique depuis 1830. Interdire les réunions politiques est inconstitutionnel. Point final”, a écrit Alexander De Croo, hier soir sur X, suivi par un soutien de la ministre de l’Intérieur, Annelies Vanderlinden (CD&V).

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Quelques heures plus tôt, le bourgmestre Emir Kir avait pris un arrêté de police avec effet immédiat pour annuler la conférence conservatrice à laquelle participaient, entre autres, Viktor Orban, Premier ministre hongrois et prochain leader de la présidence tournante de l’UE, Eric Zemmour ou encore l’europhobe britannique Nigel Farage. Côté belge, on retrouvait Filip Dewinter (Vlaams Belang) et le député européen Tom Vandendriessche (Vlaams Belang).

Pression internationale

Dans les faits, les policiers ont empêché les convives d’entrer dans la salle Clarige, réservée par l’organisateur de l’évènement, le Mathias Corvinus Collegium (MCC) Brussels. Les images ont fait le tour de la toile et ont lancé une vague de critiques au niveau international. Notamment de la part du 10 Downing Street. Le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, s’est dit “extrêmement inquiet” face à la non-tenue de l’évènement, se présentant comme “un ardent défenseur de la liberté d’expression”, “un droit fondamental pour toute démocratie”, a-t-il ajouté, qui plus est à Bruxelles, au cœur de l’Europe.

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Des critiques ont pu être entendues parmi des élus conservateurs de toute l’Europe, voire au-delà, depuis les États-Unis. Le Premier ministre Alexander De Croo a alors apporté sa réponse cinglante qui a été largement saluée. Il est tout de même à noter que l’on n’a pas entendu le libéral les deux jours précédents, quand cette même conférence a été annulée à Bruxelles-Ville, puis à Etterbeek, dont les bourgmestres sont respectivement Philippe Close (PS) et Vincent De Wolf (MR).

Une conférence maintenue

Ce matin, Emir Kir a maintenu la justification de sa décision, estimant avoir agi pour préserver l’ordre public, après une analyse de l’Ocam. Mais le Conseil d’État a finalement tranché : la conférence pourra se tenir aujourd’hui. La Haute juridiction reprend les arguments du Premier ministre sur la liberté d’expression et le droit à se rassembler pacifiquement. En outre, elle estime que l’analyse de l’Ocam, qui faisait état d’une menace “moyenne” n’exigeait pas “un déploiement disproportionné des forces de police”.

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À gauche, la réaction du Premier ministre passe mal. Le chef de groupe à Bruxelles, Ridouane Chahid (PS), y a un vu un signal clair en faveur de l’extrême-droite : “Voilà pourquoi l’extrême droite est la première formation politique flamande dans les sondages. Quand certains partis traditionnels NL comprendront qu’une réunion de l’extrême droite ce n’est pas une réunion politique comme les autres, notre démocratie sera moins en danger.”

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