Bruxelles: son budget inquiétant, ses entreprises qui s’en vont…

Rudi Vervoort (PS) © belga
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

La Région Capitale vient de boucler son budget sans rassurer complètement. Les dernières statistiques de Statbel illustrent sa perte d’attractivité. Un double signal d’alarme en vue du scrutin de 2024.

Parmi les institutions belges, la Région de Bruxelles-Capitale est celle pour laquelle les signaux sont le plus au rouge. Il y a pourtant de la concurrence, avec la Wallonie et la Fédération Wallonie-Bruxelles…

La petit Région centrale, noeud capital de la Belgique, vient de boucler son budget 2024 en bon dernier de la classe. Et si des efforts sont effectués, la ratio d’endettement à plus de 200% des recettes! C’est beaucoup trop, d’autant que son pouvoir d’attractivité économique s’érode au fil de la volonté de laisser “Bruxelles aux Bruxellois”.

Des efforts insuffisants

Nous avons réalisé des économies de 3% sur le personnel, de 5% sur le fonctionnement, de 8% sur les subsides facultatifs et de 10% sur les investissements, ce qui nous fait une masse de 200 millions d’euros., communique Sven Gatz (Open VLD), ministre bruxellois du Budget. Des réformes seront initiées dans plusieurs secteurs, qui seront expliquées par les ministres compétents. Cet accord jette les bases d’un nouvel équilibre structurel au cours de la prochaine législature. Le budget 2024 sera clôturé avec un meilleur résultat. Le déficit budgétaire sera réduit d’un quart.”

Bonnes nouvelles? Dans la douleur, le gouvernement bruxellois n’aura toutefois pas réalisé l’effort de 600 millions qui était nécessaire pour atteindre l’équilibre en 2024. “On n’est pas sorti de l’auberge, et il faudra des économies sérieuses dans les années à venir”, reconnaît Sven Gatz. Avec une dette désormais supérieur à 11 milliards d’euros, le Petit Poucet devient un objet de préoccupation et sa santé pourrait peser en ce de tensions communautaires, après les élections du 9 juin 2024.

Perte d’attractivité

La santé économique de la Région préoccupe également car son pouvoir d’attractivité diminue. Selon les derniers chiffres dévoilés voici dix jours par Statbel, en 2022, 3001 entreprises ont quitté la ville pour une autre Région.

Le solde est surtout impressionnant avec le nord du pays: 1.847 entreprises bruxelloises ont déménagé vers la Flandre. Cela représente le flux migratoire le plus important : il est de 555 unités supérieur au nombre de migrations d’entreprises localisées en Flandre qui s’implantent à Bruxelles (1.292). Les transferts entre ces deux Régions représentent près de la moitié des migrations en Belgique.

Les problèmes de mobilité, avec le plan Good Move, et les craintes de l’insécurité sont régulièrement évoqués comme une raison de délaisser la capitale pour sa périphérie.

Politiquement, le gouvernement bruxellois entend faire de la ville un modèle dans la transition écologique. La politique d’aides aux entreprises a été revue en ce sens. Le public visé est un public jeune, créatif, désireux de vivre dans une ville où les voitures sont moins présentes. Un pari pour l’avenir. En attendant, le présent a de quoi inquiéter.

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