Avec Blondel et Armelle, les Engagés sous le soleil; les libéraux dans le brouillard

Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Le mouvement de Maxime Prévot poursuit son ouverture avec le recteur de l’UCLouvain et un visage de la RTBF. Le MR n’est pas encore sorti du “problème” Bouchez. Contraste.

Le mouvement de réflexion qui a donné naissance aux Engagés de Maxime Prévot, successeur du CDH, s’appelait “Il fera beau demain”. L’adage se confirmera-t-il? Le président n’avait que le mot “soleil” et “rayonnement” en présentant ce mardi midi ses deux nouvelles recrues, dans le Brabant wallon: Vincent Blondel, recteur en fin de mandat de l’UCLouvain, et Armelle Gysen, visage bien connu de la RTBF depuis vingt-cinq ans.

Avec ces deux têtes de liste pour les élections régionales du 9 juin 2024, les Engagés partent à la conquête d’un deuxième siège dans le Brabant wallon, “celui que l’on cherche depuis toujours”, sourit André Antoine, qui cède la place.

La présentation contraste avec l’épine dans le pied du MR: le mouvement n’est pas parvenu à s’entendre, lundi sur la prolongation du mandat présidentiel de Georges-Louis Bouchez, qui se termine normalement fin novembre. Les discussions ont été tendues: des ténors du parti reprochent à Bouchez une monopolisation de l’image du parti à son image, polarisante. Résultat: le parti n’est pas encore en ordre de marche pour le scrutin à venir.

Certains, comme le ministre-président francophone Pierre-Yves Jeholet, minimisent le souci en insistant sur les “nombreux talents en interne qui peuvent être déployés”. Mais des élections présidentielles ne sont toujours pas exclues, y compris de la part d’un Bouchez qui veut de la clarté sur son statut présidentel, que d’aucuns voudraient “encadrer”.

Un retour de l’humain dans la politique

A Ophain, où avait lieu la présentation du tandem régional, Maxime Prévot s’est montré comblé. “Les partis ont perdu cette capacité de fraîcheur et cette volonté de se remettre en cause, soutient-il. Nous avons eu le courage de questionner notre projet. C’est un processus long et je peux dire qu’il fait beau aujourd’hui.” L’ouverture à la société civile est la confirmation, dit-il, que la réflexion de fond trouve une assise plus large que le défunt CDH.

Les Engagés ont déjà, entre autres, présenté le ralliement de Olivier de Wasseige (ex-UWE), Jean-Jacques Cloquet (ex-aéroport de Charleroi), Yves Coppieters (épidémiologiste de l’ULB) ou Elisabeth Degryse (vice-présidente des Mutualités chrétiennes). Voici deux autres visages qui insistent tous les deux sur l’importance du “retour de l’humain dans la politique”.

En lisant le Manifeste des Engagés, je me dis que c’est ce qu’il faut faire: c’est disruptif”, salue Vincent Blondel, qui termine son deuxième mandat de recteur à l’UCLouvain. Selon lui, ce mouvement aborde les grands enjeux de fond de l’heure actuelle en osant la nuance et le rassemblement. “On ne réussire qu’en expliquant les enjeux et en y travaillant ensemble”, insiste-t-il. Le mathématicien met évidemment l’enseignement en tête de ses priorités, mais aussi le défi climatique qui imposera d’importants changements de comportement.

Valeurs, éthique, moralité…: c’est ce qu’Armelle Gysen met également en avant pour expliquer son engagement, qui sera de longue durée”, au sein du mouvement. “Il faut ramener l’humain au cour de nos sociétés, trop de gens sont au bord du chemin”, indique-t-elle. Ce visage connu de la RTBF se oréoccupera de la Wallonie, ses atouts et sa ruralité,, mais aussi du statut des indépentants, elle qui se bat avec deux métiers pour éduquer ses deux enfants.

Le MR tergiverse sur sa présidence

Le contraste était évidemment mis en scène, sans le dire ouvertement, avec la situation dans laquelle se trouve le MR. Lundi, au sein des instances du mouvement, on évoquait la prolongation du mandat présidentiel de Georges-Louis Bouchez, qui expire fin novembre. Plusieurs ténors, dont Pierre-Yves Jeholet et Denis Ducarme, soutiennent ouvertement une prolongation. Le premier insistait dans notre Trends Talk, ce week-end sur Canal Z, sur la nécessité de donner une image davantage plurielle du parti, pour “déployer” le parti en vue des élections.

Mais le climat a été tendu durant les discussions. Et des ténors n’excluent pas une élection interne. Ce serait le cas d’un Willy Borsus, numéro deux du gouvernement wallon et très proche des Michel, exaspéré plus souvent qu’à son tour du ton adopté par GLB, ainsi que par le manque de valorisation du travail des ministres du MR. Ce pourrait être aussi le cas… de Bouchez lui-même, dès lors que certains voudraient encadrer son action: dans ce cas, il faut se compter.

Il reste, bien entendu, du temps pour trouver une issue. Ce n’est pas irréparable. Mais cela brouille l’image et laisse le parti dans le brouillard, en contraste avec les Engagés. Au vu du dernier sondage Le Soir/RTL-TVI, certains constataient déjà qu’une majorité serait possible en Wallonie en juin prochain entre le PS, Ecolo et les Engagés

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